Alertés par le Crossmed de la présence d’un cachalot, d’une quinzaine de mètres, en « difficulté » au large des îles aux Moines à 11 nautiques du phare, les gardes du secteur ouest de la réserve naturelle des Bouches de Bonifacio (office de l’environnement de la Corse) – Pianottoli-Caldarello – se sont aussitôt portés à son secours sans pour autant connaître l’état exact du cétacé. Rapidement localisé, les gardes ont constaté que le cachalot s’était pris dans des filets qu’il avait dû traîner jusque-là et jusqu’à épuisement. En témoignent les concrétions marines qui se sont formées sur les flotteurs (il faut plusieurs semaines pour constater une telle formation). Le piège fait plusieurs centaines de mètres et révèle de grandes mailles (un modèle qui n’est pas utilisé dans le secteur).

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Vers le grand large enfin

C’est un poids énorme que le géant des mers a dû tirer pendant des heures, des jours, des semaines sans pour autant s’en débarrasser. La décision est prise : il faut à tout prix le libérer. L’animal semble avoir abandonné la lutte et se laisse dériver vers le rivage… L’embarcation des gardes l’approche et deux plongeurs se mettent à l’eau… L’animal est certes réputé inoffensif, il lui reste cependant quelques ressources, comme s’il devait livrer une dernière bataille. Et pourtant il s’agit de ses sauveurs : Olivier Bonnenfant, Félix Santarelli et Vincent Nuvoli ! Quelques coups de nageoire caudale, pourtant enserrée dans les filets, incitent à la plus grande prudence… Les plongeurs insistent et parviennent à couper le filet à 1 mètre de la queue. Débarrassé de son trop lourd fardeau, le cachalot a pu reprendre la haute mer : « c’est bon signe. Il pourra peut-être se refaire une santé et se tirer d’affaire », commente Félix Santarelli. C’est aussi ce que tout le monde espère face à cette merveille de la nature libérée – au moins pour un temps – des entraves injustes et souvent mortelles de l’homme.

Source & photos : Corse Matin (15.09.09)

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