La Commission Baleinière Internationale (CBI) n’a pas pour seule fonction de fixer les quotas de «chasse scientifique» de baleines. Certains de ses comités travaillent à la préservation des ondotocètes et des mysticètes. Pour preuve, la CBI a ouvert, lundi 12 avril, un séminaire à Puerto Madryn (Argentine) sur l’un des plus sombres mystères du monde des cétacés : la mort inexpliquée de nombreuses jeunes baleines franches australes (Eubalaena australis). Le lieu, de ce qui n’est pas encore qualifié de crime, est la célèbre presqu’île de Valdés, au bout de l’Argentine. Classée patrimoine mondial par l’Unesco, cette terre désolée est l’une des nurseries les plus prisées des baleines franches australes. Hélas, rien ne va plus chez les bébés baleines.

Depuis 2005, les scientifiques ont recensé 308 décès de baleineaux, dont la très grande majorité (88%) n’avait pas trois mois. Seul indice : la plupart des cadavres portaient des traces de graisses de baleine. Pour le reste, c’est l’inconnu. Les participants au groupe de travail évoquent des biotoxines, des maladies inconnues provoquées par d’hypothétiques facteurs environnementaux, voire les conséquences de l’éloignement des zones de pêche. Sans certitude aucune. La question n’a pourtant rien d’anecdotique. Lancé dans les années 1980, le sauvetage des baleines franches australes est considéré comme une réussite. Contrairement à leurs rares cousines de l’Atlantique Nord ou du Pacifique Nord, la population des «australes» augmentait d’environ 7% par an depuis une trentaine d’années. Jusqu’à l’apparition d’un mal mystérieux.

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Source : journaldelenvironnement.net (12.04.10)

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