Attendu prochainement, un nouveau rapport du PNUE (1), intitulé « Vulnérabilité des espèces migratrices au changement climatique », donne un avant-goût guère encourageant de l’avenir qui se profile pour les espèces animales migratrices. Le 24 juin dernier, à l’occasion du lancement de l’ouvrage (2) co-écrit par Robert Vagg et le journaliste Stanley Johns, «ambassadeur pour la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage» (CMS), s’est tenue une série de conférences au cours desquelles furent notamment débattus les premiers résultats disponibles de ce prochain rapport. Or, sans surprise, ceux-ci confirment l’extrême vulnérabilité des espèces migratrices, telles que les baleines ou les tortues, face aux perturbations climatiques.

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Menés par la Société Zoologique de Londres (ZSL), pour le compte de la Convention du PNUE sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage, les travaux présentés indiquent que « même les changements les plus subtils des conditions environnementales causés par le changement climatique pourraient avoir des conséquences catastrophiques pour les animaux migrateurs ». Dépendantes de plusieurs habitats pour se nourrir, se reproduire et se reposer, bon nombre d’espèces migratrices pourraient ainsi s’éteindre si elles ne parviennent pas à s’adapter aux modifications affectant leurs milieux d’élection.

Parmi les espèces les plus vulnérables, figurent notamment les tortues caouanne, empruntant souvent les eaux britanniques au cours de leurs trajets migratoires. Celles-ci pourraient, toutefois, leur devenir de plus en plus en inhospitalières. Elles y sont, entre autres, confrontées à la raréfaction des plages propices à la nidification, en raison de l’élévation du niveau des océans. En outre, l’élévation des températures représente un obstacle supplémentaire, les chercheurs craignant qu’elle entraîne la féminisation de populations entières et cause, par là-même, la disparition des représentants mâles de l’espèce. Mais les tortues caouanne ne sont malheureusement pas les seules à tomber sous la menace du couperet. La tortue verte, la tortue imbriquée, la tortue luth, la baleine bleue, le lamantin ouest africain et le poisson-chat géant font partie des « espèces à haut risque de disparition face au changement climatique ».

Pour Aylin McNamara, gestionnaire du projet de la Société Zoologique de Londres, il ne fait aucun doute que : « L’augmentation des températures, les changements dans les taux de précipitations, l’élévation du niveau de la mer, l’acidification des océans, les changements dans les courants océaniques et les phénomènes météorologiques extrêmes affecteront toutes les populations d’espèces migratoires ».

Pour œuvrer à la conservation des espèces migratrices, et les épauler dans leurs efforts d’adaptation aux changements climatiques, le réel défi à relever consiste en l’instauration d’une coopération à l’échelon international, les espèces migratrices ne connaissant pas, par définition, de frontières.

Source : univers-nature.com

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