Des millions de déchets plastiques et les rejets de phosphores venant des engrais agricoles menacent les océans d’asphyxie, met en garde jeudi le rapport 2011 du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).

« Le cas des phosphores et des plastiques marins mettent clairement en évidence le besoin urgent (…) d’effectuer une transition mondiale vers une économie verte plus efficace en terme de ressources afin de réaliser un développement durable et s’attaquer à la pauvreté », indique le directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner.

« Pour les seuls Etats-Unis, les coûts sont estimés à plus de 2 milliards de dollars par an, laissant entendre qu’au niveau mondial les dommages pourraient se chiffrer à des dizaines de milliards de dollars annuels », indique ce rapport publié à quelques jours d’une conférence à Nairobi (21 au 24 février). (C) Rossiter_CSi.jpgLe rapport souligne la nécessité d’une surveillance accrue de ces phénomènes.

« Les quantités exactes incluant des microparticules de plastique dans les océans venant des décharges terrestres – mais également des cargos et bateaux de pêche – restent encore inconnues », souligne le texte.

Le PNUE rappelle cependant qu’en Amérique du Nord et Europe occidentale, chaque individu utilise quelque 100 kilos de plastiques par an, chiffre qui devrait passer à 140 kilos par an en 2015. Les quantités attribuées aux populations d’Asie sont deux fois moindres.

Dans le même temps, le taux de recyclage de ces matériaux pour en tirer de l’énergie n’excède pas 25% dans de nombreux pays européens, alors que la Norvège et la Suisse affichent un taux de plus de 80%, souligne le PNUE qui plaide pour un effort soutenu dans ce domaine.

Côté santé, on soupçonne ces polluants chimiques de finir à terme dans la chaîne alimentaire humaine « même s’il règne encore une grande incertitude sur les risques pour la santé humaine et celle de l’écosystème ».

Les menaces évoquées vont des troubles de croissance endocriniens aux mutations génétiques en passant par les risques carcinogènes.

Malgré le lancement par les organisations internationales et les ONG de nombreuses conventions et initiatives pour la protection des océans et des écosystèmes marins, les choses ne changent pas faute de mise en oeuvre des principes édictés, regrette le PNUE qui invite aussi industriels et consommateurs à changer leurs habitudes pour réduire la production de déchets.

« Si le plastique est traité comme une matériau de valeur, plutôt que comme un simple déchet, la possibilité de lui donner une valeur supplémentaire dans un deuxième temps créera des incitations économiques pour la collecte et le recyclage », souligne l’organisation onusienne.

Source : sciencesetavenir.fr  (18.02.11)  

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