Les dauphins ont-ils conscience de leur mort ? Dur se prononcer en n’ayant pas recours à l’anthropomorphie. Pour autant, d’après des études sur les grands dauphins nageant dans les eaux grecques, relayées par New Scientist, cela dépendrait de la soudaineté de la mort – une mort brutale ou en quelque sorte attendue, si le dauphin était atteint d’une maladie.

Comment s’en remettent-ils ? Ayant découvert que d’autres cétacés disposaient de neurones qui participaient aux sentiments d’intuition et d’empathie, ces études tentent de démontrer la complexité de leurs reactions à la mort. Tursiops truncatus (C) Chloe Yzoard.jpgDeux exemples, deux réactions analysées par Joan Golzavo du Thethys Research Institute de Milan: une maman dauphin qui tente de ranimer son delphineau susceptible d’avoir été blessé par un autre dauphin, «incapable d’en accepter la mort», commente Joan Golzavo et un delphineau de quelques mois blessé en train de se noyer dans l’indifférence de son groupe comme s’«ils tenaient compagnie au dauphin jusqu’à ce qu’il meure et [comme s’ils] considér[aient] alors qu’ils avaient rempli leur tâche».

En sont-ils chagrinés ? Endeuillés ? Une autre chercheure, Ingrid Visser, a également examiné leurs réactions et ses conclusions confirment l’idée d’un deuil «à la dauphinoise»:

«Quand un dauphin meurt, les autres s’arrêteront devant sur le passage, en guise de reconnaissance de sa mort. Si nous essayons de les empêcher de s’y arrêter, ils tenteront de retourner de force vers l’animal mort. Je ne sais pas s’ils comprennent le concept de mort mais à partir de leur comportement, il semblerait qu’ils en éprouvent de la peine.»

Une scientificité du comportement animal qui reste toutefois à l’étape de l’observation et de la comparaison avec d’autres animaux, comme le précise Karen McComb de l’université de Sussex: «Ces résultats sont fascinants mais n’ont pas encore une portée scientifique. Pour autant, c’est bien d’accumuler des exemples de manière à faire émerger plus de clarté dans ce domaine.» Elle avait coordonné une étude sur les éléphants qui montraient une grande attention aux restes de leurs similaires et parvenaient à les distinguer des squelettes d’autres buffles ou rhinocéros.

Source : slate.fr  (06.09.11)   

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