(Rimouski) Le repérage visuel de seulement deux bébés bélugas pendant tout l’été entre Rivière-du-Loup et Les Escoumins comparativement à une présence habituelle d’un à deux veaux par jour laisse songeurs chercheurs et scientifiques quand à l’avenir de cette espèce menacée. 800px-Beluga_1_1999-07-03 (C) Angsar Walk.jpg 

«Est-ce possible que par le jeu du hasard on en soit arrivé à un si petit nombre de veaux observés en étant dans le mauvais troupeau? Est-ce un phénomène naturel avec moins de femelles fécondées cet été, donc moins de veaux? C’est un signal difficile à interpréter. Il va falloir regarder ce qui va se passer au cours des prochaines années», souligne Robert Michaud, président du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins qui effectue entre 60 à 80 jours de sorties en mer, bon an, mal an pour ces observations.

Le troupeau dans l’estuaire du Saint-Laurent est toujours estimé à 1100 bélugas, selon le dernier relevé effectué en 2009 par l’Institut Maurice-Lamontagne de Mont-Joli sur ce cétacé, le seul résidant à l’année dans les eaux du Saint-Laurent dans lesquelles il se nourrit, se reproduit et met bas. Le prochain relevé aura lieu en 2012-2013.

La stabilité du troupeau étonne depuis 20 ans. La population des bélugas et le nombre de carcasses recueillies (en moyenne 15 par année) demeurent stables dans un espace où le garde-manger demeure toujours aussi garni. L’hypothèse la plus vraisemblable pour expliquer cette grande stabilité pourrait être l’effet des contaminants sur les bélugas juvéniles. «On trouve régulièrement des infections parasitaires, virales, bactériennes chez des jeunes retrouvés morts. Y a-t-il un problème de recrutement parce que leur système immunitaire est atteint? Y a-t-il un lien entre la survie des juvéniles et la contamination, puisque le taux de naissance est normal?» s’interroge Robert Michaud.

Maladies infectieuses

Selon une étude des pathologistes vétérinaires de l’Université de Montréal effectuée sur 148 individus, les maladies infectieuses ont provoqué 38 % des mortalités des bélugas (âges et sexes confondus), alors que 15 % des animaux sont morts d’un cancer et près de 30 % d’une cause inconnue.

Parmi les veaux échoués âgés de moins d’un an, 58 % seraient morts lors de la mise bas. Chez les juvéniles (femelles âgées de 1 à 10 ans et mâles âgés de 1 à 14 ans), les maladies infectieuses auraient été responsables de 81 % des cas de mortalité diagnostiqués, dont 56 % dus à une pneumonie vermineuse.

Depuis 1983, la population de bélugas de l’estuaire du Saint-Laurent est jugée en danger de disparition par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. En 2004, le statut du troupeau a été réévalué et changé pour celui d’espèce menacée. Depuis 1979, le béluga du Saint-Laurent est protégé de toute chasse et un plan de rétablissement a été mis en oeuvre en 1996.

Source :  cyberpresse.ca   (26.09.11) Actualité récente en rapport :Canada – Des bélugas dans la baie de Gaspé : du jamais vu…   Plus d’infos sur l’espèce & fiche pédagogique téléchargeable :Le béluga

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