Bayonne

Peintures, dessins, sculptures objets : l’artiste Michel Hacala rappelle un pan « occulté » de l’histoire basque.

C’est le nouveau volet de l’Agenda 10/10, au Musée basque. Soit cet enchaînement de dix événements pour fêter les dix ans de la réouverture (en 2001) après travaux de l’institution culturelle. Le nouvel invité de cette façon originale de découvrir le musée est Michel Hacala et son exposition intitulée « Le Retour des baleines ».

Elle prend place jusqu’au 8 janvier 2012, dans le puits de lumière où le curieux commence sa visite. Le travail de Michel Hacala fait se rejoindre art et mémoire. Car ses peintures, sculptures, dessins, objets font référence au passé baleinier des marins basques. Michel Hacala (C) Jean-Michel Chopin.jpg
« Harmonie »

L’artiste revendique un atavisme : « Je suis né dans une famille de pêcheurs, de la baie de Saint-Jean-de-Luz. Avec un rapport particulier à la vie de la mer. » Les œuvres qui constituent « le retour des baleines » sont imprégnées de l’histoire baleinière. Celle des pionniers. « J’ai imaginé le premier voyage sur l’Ile aux Basques », explique Michel Hacala. Dans la deuxième décennie du XVIe siècle, la raréfaction des baleines pousse les pêcheurs d’ici à franchir l’océan vers l’estuaire du Saint-Laurent.

« Il a eu une période que je qualifierais de libérale de la pêche à la baleine, tout là-bas. Les marins basques ont vécu pendant 300 ans en harmonie avec les Indiens locaux. Les Basques sont venus avec beaucoup de modestie et s’est développée une industrie durable. » Avant l’arrivée du navigateur Jacques Cartier dans ce qui ne s’appelait pas encore le Canada. « Avec lui, une guerre aux Indiens a commencé. C’était la fin de cette ère harmonieuse. »

Cette « harmonie » a inspiré le créateur. Il considère « ce lien humain », cette « histoire occultée », pour les mettre dans le champ de la culture. « Il y a, dans cette histoire, une vérité qui mérite d’être dite ». Et, avec la baleine, un magnifique sujet. Un mythe qui n’a jamais cessé de fasciner les hommes. De leur rappeler à la fois la puissance et la fragilité de la nature.

L’exposition est visible tous les jours sauf le lundi, de 10 heures à 18 h 30.

Source : sudouest.fr  (26.11.11)

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