Le béluga a été vu le 23 octobre à 15h50 au quai Jacques-Cartier, en déplacement vers le quai de l’Horloge.

Depuis mardi, les observations sont recueillies de façon opportuniste. Un plan pour un monitorage systématique est en élaboration.

Une partie de l’échantillon prélevé lundi est arrivé au laboratoire de Tim Frazier à St. Mary’s University, à Halifax. Ce laboratoire de génétique possède les marqueurs permettant de distinguer les mâles des femelles.

L’autre partie de l’échantillon fait l’objet d’analyses histologiques à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, afin de déterminer si l’animal présente une infection cutanée ou autres désordres de la peau.

Les résultats de ces analyses seront disponibles au cours de la semaine.

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22 octobre 2012
Mise à jour de la situation et du plan d’action; présentation du cadre éthique


Evaluation de la situation

Le monitorage terrestre intensif des derniers jours permet de faire une nouvelle évaluation de la situation du béluga.

Chaque jour, le béluga a été vu pendant environ 4 heures dans le Vieux-Port. Il nage toujours avec vigueur et se comporte normalement. Il y a très peu de bateaux, et aucune interaction avec l’animal. Des enregistrements sonores montrent que le béluga est très « vocal ». Des analyses permettront de faire le lien avec ses activités (ex. alimentation) ou peut-être même son niveau de stress. Les photos les plus récentes montrent une détérioration de sa peau. Il se peut qu’il souffre d’une infection. Les photos montrent aussi que l’animal est amaigri.

Le Centre de coordination du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins a fait le point sur la situation avec les biologistes de l’Institut Maurice-Lamontagne (Pêches et Océans Canada), du GREMM et le vétérinaire du CQSAS, ce qui a conduit à une mise à jour du plan d’action.

Plan d’action

Le GREMM poursuit lundi le monitorage terrestre intensif. Un monitorage de base quotidien sera mis en place pour le reste de la semaine. Lundi, le biologiste Robert Michaud du GREMM et le vétérinaire Stéphane Lair du CQSAS se rendront sur place et approcheront le béluga en bateau. Le but est de faire une évaluation visuelle clinique et de prélever un petit morceau de peau et de gras (biopsie).

Les experts membres du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins, sur la base du cadre éthique développé en 2002 (voir section Cadre éthique plus bas), poursuivent aussi leur évaluation de la pertinence et de la faisabilité d’intervenir auprès du béluga de Montréal, une situation particulièrement délicate et complexe.

Cadre éthique

Réunis en atelier à Québec en 2002, un groupe d’experts et des représentants des organisations déjà impliquées dans différentes formes d’intervention auprès de mammifères marins en difficulté au Québec a jeté les bases de ce qui allait devenir le Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins. Une journée avait été consacrée aux considérations éthiques entourant le choix d’intervenir ou non, ainsi que le choix du type d’intervention. C’est sur ces bases que le groupe a développé le cadre éthique qui sous-tend tous les protocoles de décision et d’intervention au Réseau. Chaque cas impliquant un mammifère marin en difficulté soulève des considérations, des questions, des enjeux et renvoie aux valeurs de notre société. Le cadre éthique permet de baliser l’analyse parfois difficile de chacune de ces situations.

Le consensus du groupe est d’intervenir s’il s’agit d’une cause humaine directe, mais de laisser faire la nature lorsqu’il s’agit d’une cause naturelle. Cependant, le cas des espèces en péril, comme le béluga, soulève d’autres considérations. En effet, pour les petites populations fragiles, le sort d’un individu, en particulier s’il s’agit d’une jeune femelle, peut avoir des répercussions sur la population. Pour des raisons de conservation, il peut donc être pertinent d’intervenir.

Dans le cas du béluga de Montréal, les experts tentent d’obtenir des informations détaillées sur l’état de l’animal et ses chances de survie. Ils évaluent aussi sa valeur pour la conservation de sa population menacée, en documentant notamment s’il s’agit d’un mâle ou d’une femelle. La complexité et les risques de différentes interventions sont aussi évaluées. Le bien-être de l’animal et la valeur scientifique entrent également en jeu.
 
19 octobre 2012
Mise à jour de la situation et du plan d’action

Evaluation de la situation

Suite à la reception des premières photographies du béluga du vieux port de Montréal, le centre de coordination du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins a fait le point sur la situation avec les biologistes de l’Institut Maurice-Lamontagne (Pêches et Océans Canada), du GREMM et le vétérinaire du CQSAS.

La situation du béluga est jugée sérieuse, mais son état n’est pas critique et serait réversible. Ils espèrent que le béluga repartira de lui-même vers l’aval, répondant à «l’appel migratoire» comme le reste de sa population, qui se déplace vers le golfe du Saint-Laurent à chaque fin d’automne.

Plan d’action

Sur la base de cette évaluation, le GREMM poursuivra le monitorage de l’animal entamé le 17 octobre. Une phase plus intensive se déroule jusqu’à dimanche ou lundi. Par la suite, un calendrier hebdomadaire sera établi en fonction de la situation. Ce monitorage vise à recueillir des données et photos supplémentaires sur l’animal, sur son comportement, ses habitudes et son état. Le monitorage inclut des patrouilles terrestres pour repérer le béluga, la prise de données comportementales, de photos, de vidéos et d’enregistrements sonores.

Les experts ré-évalueront la situation une fois par semaine, ou plus fréquemment au besoin. Parallèlement, ils évaluent la pertinence et faisabililité de diverses interventions. La capture et la relocalisation de l’animal ne sont pas exclues, mais ne sont pas envisagées pour le moment.
Pour le public

Le public est invité à consulter Baleines en direct, qui affichera quotidiennement un topo à jour de la situation.

Si vous voyez le béluga de Montréal, Urgences Mammifères Marins vous encourage à contacter le 1-877-722-5346 le plus rapidement possible, à éviter tout ce qui pourrait déranger ou stimuler l’animal et à prendre une photo si ça vous est possible. Merci pour votre collaboration!

18 octobre 2012
Enfin plus d’informations sur le béluga de Montréal !

Une photo et une carte des observations : le portrait de la situation se précise. Les experts d’Urgences Mammifères Marins planchent sur un plan de contingence.

La photo :

Obtenue hier par un assistant de recherche du GREMM posté dans le Vieux-Port, elle permet de confirmer qu’il s’agit d’un animal de 5 à 10 ans, que sa peau semble affectée par son séjour prolongé en eau douce et qu’il est un peu amaigri. Des marques naturelles, discrètes, pourraient permettre de reconnaître l’individu; le GREMM compare cette photo à celles de bélugas prises cet été dans le secteur de Tadoussac. Les observations comportementales montrent par ailleurs que l’animal est vigoureux et nage normalement. [Légende de la photo : Première photo du béluga de Montréal, 17 octobre 2012]

La carte :

Le cumul des observations rapportées depuis le 28 septembre montre que le béluga se tient dans un secteur bien défini. Il semble alterner entre les eaux calmes du port pour le repos et les eaux plus agitées pour la recherche de nourriture. [Carte disponible
dans « Mise à jour quotidienne », à La Une.]

Les inquiétudes :

Si l’on s’est d’abord inquiété des possibles interactions entre le béluga et les bateaux, la fin de la saison de plaisance réduit ces risques. Par contre, la durée du séjour soulève des préoccupations : l’animal repartira-t-il de lui-même? Son état de santé se détériorera-t-il?

Ce qui est fait :

Depuis le 17 octobre, l’équipe du GREMM recueille quotidiennement des observations comportementales, des vidéos et des photos de l’animal. On tentera aussi de recueillir des enregistrements sonores. Les vétérinaires et biologistes partenaires du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins étudieront ces nouvelles informations pour établir un plan de contingence.

Rappel des faits au 18 octobre 2012 :

Le béluga est dans le Vieux-Port de Montréal depuis le 28 septembre. Il vient probablement de l’estuaire du Saint-Laurent, une population menacée. C’est la première fois qu’on documente un béluga aussi loin en amont dans le Saint-Laurent. Il s’agit d’un mammifère marin, qui peut tolérer l’eau douce sur une courte période, mais développera des problèmes physiologiques si le séjour se prolonge. Les bélugas se nourrissent d’une grande variété de poissons, mais on ne sait pas si l’animal réussit à s’alimenter dans ce secteur. Contrairement à d’autres jeunes bélugas observés «loin de chez eux», en Basse-Côte-Nord ou dans les Maritimes par exemple, celui-ci n’a pas développé de comportements «sociaux» envers les humains et garde son comportement sauvage normal, ce qui réduit les risques liés à ce type de situation. à la fin de l’automne et au début de l’hiver, les bélugas se déplacent vers l’aval de l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent.

10 octobre 2012

Un béluga à Montréal: communiqué de presse
Un béluga de 3 à 4 mètres de long, blanc ou grisâtre, a été aperçu à plusieurs reprises près du Vieux-Port depuis le 28 septembre. Aucune photo n’a encore été prise, mais ces observations sont considérées fiables par le Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins.

D’où vient ce béluga ?

La population de bélugas la plus près habite l’estuaire du Saint-Laurent. Il s’agit d’une petite population isolée des autres populations du Nord, considérée en péril. Le béluga de Montréal pourrait être un jeune animal parti en exploration, un comportement qu’on observe à l’occasion.

Pourquoi fait-il l’objet d’un suivi particulier?

Les bélugas sont des animaux sociables. Si ce béluga était « chez lui », il serait constamment en contact avec d’autres bélugas. Isolé des autres bélugas, il pourrait chercher à interagir avec les bateaux et les humains. On a vu par exemple, à l’été 2011, deux jeunes bélugas faire le tour de la péninsule gaspésienne, interagissant avec les bateaux et les nageurs dans chaque petit village. Heureusement, ils sont retournés dans leur habitat naturel et ont cessé ces comportements anormaux. D’autres bélugas isolés, observés en Basse-Côte-Nord, en Nouvelle-écosse ou à Terre-Neuve, ont eu moins de chance; ils ont fini par être blessés ou tués par un bateau.

Retournera-t-il d’où il vient ?

La meilleure chose qui pourrait arriver à ce béluga serait qu’il rebrousse chemin, retrouve un groupe de bélugas et retourne à son habitat normal. Il y a des chances réelles que cela survienne. Pour favoriser ce retour, il faut éviter qu’il ne s’habitue aux humains et donc ne pas chercher à interagir avec lui.

Comment pouvez-vous aider ?

Si vous voyez le béluga, appelez le plus rapidement possible à Urgences Mammifères Marins : 1-877-722-5346. Il est important de rester à plus de 400 mètres, de ne pas l’approcher, de ne pas l’attirer près des humains, de ne pas faire de bruit ni le stimuler ou attirer son attention et de ne pas chercher à le nourrir. Il est même conseillé d’éviter de faire de la plaisance dans son secteur. En limitant les interactions avec les humains, on maximise les chances qu’il retrouve son habitat naturel en pleine santé.

Source & mises à jour quotidiennes : baleinesendirect.net (25.10.12)

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Plus d’infos sur l’espèce & fiche pédagogique téléchargeable : Le béluga


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