Darcy Dobell – 29 Mai 2013 Dans ma famille, l’océan a toujours été une source de plénitude. Je n’ai qu’à me souvenir du jour où mon fils, alors âgé de 10 ans, a fait un tour de kayak dans le détroit de la baie Georgienne et s’est retrouvé au milieu d’un joyeux groupe de dauphins à flancs blancs du Pacifique qui lui ont fait tout un cirque !

Quant à moi, l’une des choses que je préfère de l’océan se passe dans les profondeurs.

Cliquez ci-dessous et vous entendrez ce que je veux dire : il n’y a rien comme le chant du rorqual à bosse. Cette courte séquence est tirée d’un long chant très structuré composé de phrases et de thèmes ; la suite peut durer jusqu’à une heure, et elle sera ensuite répétée très exactement. Personne ne sait précisément ce qui pousse le rorqual à bosse à chanter ainsi, malgré que les chercheurs étudient la question depuis de nombreuses années.


Mais, il y a plus extraordinaire encore : chaque année, tous les rorquals à bosse du Pacifique, dans une zone s’étendant sur des milliers de kilomètres entre l’Alaska et le Mexique et Hawaii, chantent exactement le même chant ! Et ils chantent un nouveau chant chaque année. En début d’année, des individus s’essaient à composer de nouvelles phrases et de nouveaux thèmes, et une fois l’automne arrivé – lorsque les rorquals se regroupent dans les zones de reproduction – il semble que tous se soient déjà entendus sur la nouvelle partition de ce chant très long et complexe. Et chaque année, le rorqual me rappelle à la beauté et aux mystères de notre monde.

Le rorqual à bosse, et ses chants, évoque également la résilience de la nature. Rappelons-nous que la baleine à bosse du Pacifique a été chassée et menée au bord de l’extinction au cours du siècle dernier. Heureusement, le moratoire sur la pêche à la baleine adopté il y a quelques dizaines d’années a mis un frein à cette pratique et plusieurs populations de rorquals ont commencé à se rétablir.

À l’échelle du bassin du Pacifique, la population de la côte nord du Pacifique canadian, dans la zone marine du Grand Ours, affiche le rétablissement le plus spectaculaire. La reconstitution de cette population n’est pas un hasard. En effet, cette zone marine est l’une des plus productives des mers d’eau froide dans le monde, et elle est soutenue par l’un des plus riches écosystèmes de la planète. Et c’est l’intégrité même de cette région et de cette côte extraordinaires qui rendent ce rétablissement possible.

Possible, mais pas garantie. Pourquoi ? Parce que même ici, l’avenir des rorquals à bosse n’est pas assuré. L’augmentation du bruit issu du transport maritime et le risque d’une invasion de ces eaux par d’immenses pétroliersmenacent très réellement le rétablissement – encore fragile – de la population des baleines à bosse. Y aurait-il là un sens à donner au chant de la baleine à bosse? Un appel à notre solidarité, pour que nous fassions le choix d’un avenir qui préservera la plénitude, la beauté et les mystères de notre monde ?

Pour en apprendre davantage sur l’action du WWF-Canada pour assurer un avenir au rorqual à bosse de la zone marine du Grand Ours.
Source : wwf.ca 


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