Un Néo-Brunswickois a été condamné à une amende record pour avoir transporté illégalement environ 250 défenses de narval aux États-Unis, après que des responsables américains de la faune eurent averti leurs homologues canadiens de l’existence de ce trafic.


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Glen Ehler, directeur de la protection de la faune chez Environnement Canada, a annoncé mercredi que Gregory Logan, originaire de Woodmans Point, avait été reconnu coupable en vertu de la Loi sur la protection d’espèces animales ou végétales sauvages et la réglementation de leur commerce international et interprovincial. L’homme devra payer une amende de 385 000 $. Lors d’une audience tenue mardi à la cour provinciale de St Stephen, il a également été condamné à une peine conditionnelle de huit mois à être purgée dans la communauté, dont quatre mois de résidence surveillée. M. Ehler, qui était responsable des renseignements dans le cadre de l’opération «Longue dent», qui a duré de deux ans et demi, a indiqué que les pénalités pour le commerce d’espèces menacées servaient de mesure de dissuasion pour les trafiquants potentiels dans ce marché lucratif. «Nous sommes très contents de cette amende. Il s’agit de la peine pécuniaire la plus importante jusqu’à maintenant pour un tel crime», a dit M. Ehler à Halifax. «Cela fera certainement réfléchir.» Environnement Canada a exposé le camion qu’utilisait Gregory Logan pour transporter sa marchandise de contrebande, en plus de deux longues défenses de narval en ivoire saisies lors de la seule autre affaire du genre au pays. Selon M. Ehler, la surveillance du suspect  a débuté après que le service américain de la faune eut glissé un mot à Environnement Canada en 2009. Des responsables l’ont observé dans ses résidences du Nouveau-Brunswick et de l’Alberta, le voyant, à un certain moment, accrocher deux longues défenses de narval au fond de son camion. Toujours selon M. Ehler, M. Logan est alors passé aux États-Unis, avec les précieuses défenses cachées sous son véhicule. Après avoir fouillé l’un des domiciles, les enquêteurs ont appris que M. Logan utilisait également une remorque pour transporter des défenses de l’autre côté de la frontière, en les cachant dans un compartiment secret, a-t-il dit. Ils ont également découvert que cette activité illégale remontait à 2003, et que l’homme vendait les défenses à huit personnes dans des endroits allant du Maine à Hawaï. Au total, Environnement Canada affirme que Gregory Logan a transporté 250 défenses aux États-Unis et a réalisé un profit de 700 000 $, dont la majorité sera remise au solliciteur général. M. Logan a acheté les défenses dans le Nord canadien et a violé la loi en transportant ces objets dans un pays qui interdit l’importation de mammifères marins, a indiqué M. Ehler. Il a contrevenu à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, a-t-il précisé. L’enquête se poursuit aux États-Unis, où une personne vivant au Massachusetts a déjà été reconnue coupable d’importation illégale de défenses de narval en lien avec l’affaire Logan. Gregory Logan se voit également privé du droit de posséder ou d’acheter des produits de mammifères marins pendant 10 ans, et devra rendre les objets utilisés pour effectuer le trafic des défenses, ce qui comprend un camion et une remorque saisis lors de l’enquête d’Environnement Canada. Selon le ministère fédéral, seuls les Inuits peuvent chasser le narval au Canada, puisque l’animal est une source de nourriture et de revenus dans les communautés nordiques. Source : lapresse.ca  (02.10.13) 
Source photo : wikimedia.org

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