Publiés dans Nature Genetics, le séquençage et l’étude, par des chercheurs coréens, du génome du petit rorqual et de celui d’autres espèces de cétacés, livre les secrets de l’adaptation de ces animaux au milieu marin.


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Cétacés à fanons comme le petit rorqual (la baleine la plus abondante) et le rorqual commun, cétacés à dents comme le grand dauphin et le marsouin aptère : autant d’espèces dont le génome a été passé au crible par des chercheurs de l’Institut coréen des sciences et technologies de la mer. Les résultats de ces recherches, récemment publiés, montrent les diverses adaptations de l’organisme de ces mammifères à l’écosystème océanique.

Aujourd’hui, on sait que les cétacés bénéficient d’une résistance aux stress physiologiques causés par l’apnée et d’une concentration élevée en sel qui leur ont permis de s’adapter au milieu marin. Mais la nouvelle étude a également permis de déterminer que des gènes, liés notamment au métabolisme anaérobie, se sont modifiés par rapport aux mammifères terrestres et ont modelé le corps des mammifères marins.

Ainsi, en réponse aux conditions hypoxiques (privation d’oxygène), qui peuvent entraîner, dans l’organisme, la production d’isotopes d’oxygène nocifs susceptibles d’endommager l’ADN, une production accrue de glutathion, un antioxydant ciblé, est génétiquement programmée. Autre exemple : chez les mysticètes (vraies baleines), des codons ‘stop’ inhibent les gènes ENAM, MMP et AMEL, impliqués dans la formation de l’émail dentaire et la bio-minéralisation.

Ceci permet à ces animaux de développer des fanons – ces filtres à plancton ornant la gueule – et non des dents. Les gènes liés au développement des poils (notamment à la production de kératine), eux, sont ‘contractés’, notent les chercheurs.

Des données précieuses

« Le petit rorqual est le premier mammifère marin à avoir été séquencé avec une couverture du génome d’une si grande profondeur. Les données sur le génome peuvent non seulement nous aider à savoir beaucoup plus sur les mécanismes d’adaptation qui sous-tendent [la biologie du] petit rorqual », explique Xuanmin Guang, directeur de ce projet scientifique.

« Mais ils fournissent également des ressources précieuses pour les études futures sur les mammifères marins, telles que le contrôle et la prévention des maladies ou la protection et la conservation des espèces », conclut-il.

Source : maxisciences.com (30.11.13)

Source photo : wikimedia.org 

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