Le projet de nouvelle route du littoral, porté par l’équipe Didier Robert, est entré dans le vif du sujet avec la quasi-totalité des marchés signés et notifiés. Pour autant, les craintes des écologistes sur les conséquences d’un tel chantier en mer sont grandes malgré les garanties fournies par la Région. Ces craintes concernent notamment les bruits générés pendant au moins cinq ans pouvant se traduire par des échouages par exemple. À 250 décibels, le bruit, qui se propage à des kilomètres à la ronde sous les flots peut générer sur les mammifères marins des séquelles permanentes voire la mort. La désertion de certaines espèces phares comme les baleines à bosse constituent également une des menaces évoquées. Le seuil maximum de bruit généré par les travaux est fixé à 160 décibels dans un rayon de 500 m autour de la source. 800px-Anim1085_-_Flickr_-_NOAA_Photo_Library.jpg


Un marché mondial

La start-up réunionnaise Click research a conçu une solution d’atténuation et de suivi en temps réel afin de « descendre au-dessous de cette barre », espère Fabrice Schnöller, créateur et gérant de la société créée il y a deux ans. C’est le programme Kelp (Keep accoustic laminaria project). Ce dernier se divise en deux volets. D’une part, le projet vise à modéliser le meilleur rideau d’algues artificielles en polyéthylène érigé en mur antibruit sous l’eau. « Nous allons le mettre au point d’ici novembre où nous ferons un test grandeur nature du prototype ».

Il poursuit : « Il faut notamment déterminer la meilleure manière de disposer les lanières, la place des différents champs en fonction de la configuration des fonds marins, leurs interactions avec les courants… » Dans cette aventure, il compte avec l’appui de différents labos comme l’école centrale de Lyon pour la modélisation ou l’institut national polytechnique de Grenoble.

Kelp se double d’un volet géolocalisation en temps réel avec l’implantation de cinq bouées équipées de micros pour détecter les déplacements des mammifères marins dans la zone. Click research en liaison avec une autre start-up locale, RD Tronic, espère ainsi développer un système d’alerte permettant d’arrêter les opérations les plus bruyantes en cas de présence de cétacés par exemple.

Fabrice Schnöller a réussi à embarquer Bouygues, attributaire au sein d’un groupement du marché du grand viaduc de la NRL, dans cette aventure. Un consortium s’est monté liant les deux start-up et le géant du BTP.

Le programme de recherche et développement a par ailleurs reçu une aide du fonds Feder de 230 000 euros. Pour Click research, qui a conçu un système audio capable de capter le son et l’image à 360° (True innerspace) récemment primé au salon des nouvelles technologies de Las Vegas, ce projet « ouvre potentiellement un marché mondial en expansion ». Énergies marines ou travaux publics. Le champ des possibles est large.

Source :  clicanoo.re (15.02.14)

Source photo :  wikimedia.org

Loading...