(Québec) TransCanada Pipelines accuse Nature Québec de manquer de rigueur et assure qu’elle possède tous les permis lui permettant d’effectuer des levés sismiques près du port de Gros-Cacouna, contrairement aux allégations formulées lundi par le groupe environnemental.
800px-Weißwal_2-1999.jpg


Pour son projet Oléoduc Énergie Est, TransCanada souhaite déterminer la composition du fond marin et ainsi mieux préparer la construction de son terminal qui doit exporter du pétrole provenant des sables bitumineux de l’Alberta. Pour ce faire, elle doit procéder à des levés sismiques. Ces travaux produiront d’importantes ondes sonores pouvant atteindre jusqu’à 230 décibels dans le fleuve Saint-Laurent. Nature Québec a lancé lundi matin une offensive pour dénoncer cette pratique dans l’estuaire du Saint-Laurent. L’organisme craint que les travaux puissent perturber drastiquement les conditions de vie du béluga, une espèce menacée dont l’ouïe et le sonar sont essentiels à sa survie. Le groupe environnementaliste a avancé que TransCanada n’avait pas reçu de permis de Pêches et Océans Canada basé sur la Loi sur les espèces en péril (LEP). «TransCanada et les opérateurs en place s’exposent à des amendes pouvant atteindre un million de dollars pour chaque infraction, c’est-à-dire pour chaque béluga affecté», peut-on lire dans le communiqué publié par Nature Québec. Christian Simard, directeur général du groupe, écorche même le ministère fédéral dans la missive. «Il est pour le moins étonnant que le ministère des Pêches et des Océans n’ait pas exigé un permis conformément à la LEP, alors que l’avis scientifique rédigé dans le cadre du projet par ce même ministère confirme que les risques de nuire à des individus bélugas sont très élevés.» Philippe Cannon, porte-parole du projet Oléoduc Énergie Est, a vigoureusement répliqué à ce qu’il qualifie «d’une attaque en règle d’un groupe environnemental qui ment». En guise de contre-attaque, M. Cannon a fait parvenir le permis au Soleil, lundi. «Par la présente, le détenteur de ce permis est autorisé [à effectuer ses travaux] sous l’autorité du paragraphe 73 de la LEP», est-il écrit noir sur blanc dans le document signé par le directeur général du Ministère pour la section de Québec, Richard Nadeau. Stupéfait par les allégations de Nature Québec, M. Cannon est allé jusqu’à dire que la crédibilité du groupe en prenait un coup. «C’est un organisme qui normalement a de la rigueur», a-t-il exprimé. «C’est quand même grave d’induire la population en erreur comme ça.» Le permis vise précisément la protection des bélugas. Le paragraphe 73 de la LEP auquel fait référence le permis stipule notamment que pour obtenir une autorisation du gouvernement, «l’activité [du détenteur] ne mettra pas en péril la survie ou le rétablissement de l’espèce». Approuvé le 10 avril,  le permis est valide jusqu’au 30 avril, alors que les travaux ont commencé le 18. Au-delà du 30, le Ministère estime que les bélugas entrent dans une phase critique de leur cycle annuel et il devient alors risqué de les déranger. Cette condition est incluse dans l’avis scientifique du gouvernement produit pour le projet de TransCanada à Cacouna. Plusieurs autres conditions s’appliquent en vertu du permis et ont été émises en prenant compte dudit avis scientifique. Joint par Le Soleil après la réplique de TransCanada, Christian Simard a fait valoir que son organisation sera extrêmement vigilante au courant des prochains jours à Cacouna.

Conditions du permis de Pêches et Océans Canada (18 au 30 avril)

  • Aucun béluga ne doit se trouver dans un rayon de 500 mètres de la source sismique.
  • Il faut attendre 30 minutes après qu’un béluga a quitté le rayon de 500 mètres avant de reprendre le levé.
  • Aucun levé ne peut être produit si les conditions météo ne permettent pas l’observation adéquate des bélugas.
  • Il faut utiliser le minimum de force (ondes sonores) pour produire le levé.
  • Si un béluga est aperçu durant un levé, l’opération doit être arrêtée immédiatement.
  • Les levés sismiques sont produits de jour.
  • La surveillance aérienne et maritime des bélugas doit pouvoir contacter la personne responsable des travaux sans délai.

En un mot

Levé sismique › Un levé sismique est une opération géophysique consistant à utiliser une source sismique pour produire artificiellement des ondes acoustiques qui se propagent dans la terre et sont réfléchies ou réfractées par les couches souterraines, puis enregistrées.

Source : Pêches et Océans Canada Source :  lapresse.ca (22.04.14) Source photo :  wikipedia.org
Actualité récente en rapport :
Saint-Laurent (Canada) – Le fleuve et les mammifères marins au centre de l’attention touristique… Plus d’infos sur l’espèce & fiche pédagogique téléchargeable :Le béluga

Loading...