Rivière-du-Loup – La pétrolière albertaine TransCanada aurait définitivement fait une croix sur Cacouna en tant que futur site d’implantation de son terminal pétrolier, dans le cadre du projet Oléoduc Énergie Est, selon ce que rapporte le journal La Presse mercredi.
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Le journal fait état de plusieurs sources au sein du gouvernement Couillard selon lesquelles la décision serait déjà prise, après que les bélugas eurent été déclarés espèce en voie d’extinction par des experts. Par ailleurs, la compagnie aurait déjà étudié plusieurs sites de rechange potentiels.

Joint par Info Dimanche, un porte-parole de TransCanada a répété que la compagnie n’aurait pas pris de décision à cet effet encore et qu’elle ferait connaitre ses intentions d’ici le 31 mars.

889 BÉLUGAS

Le 1er décembre, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a classé le béluga comme espèce « en voie d’extinction ». La même journée, TransCanada mettait fin à ses travaux de forage à Cacouna.

Le béluga de l’estuaire du Saint-Laurent a déjà compté jusqu’à 10 000 individus. Toutefois, la chasse qui s’est poursuivie jusqu’en 1979, a réduit la population à moins de 1 000 animaux. Selon le rapport du COSEPAC qui sera remis au gouvernement fédéral d’ici quelques semaines, le nombre de bélugas serait maintenant de 889 et le transport du pétrole sur le fleuve représente un risque accru pour l’espèce.

« TERRITOIRE À DÉVELOPPER, PAS À VENDRE »

Pour le préfet de la MRC de Rivière-du-Loup Michel Lagacé, TransCanada à Cacouna, c’était la chronique d’une mort annoncée. « Ce n’est pas une nouvelle pour moi ce matin. Quand on sait que les bélugas sont en voie de disparition, le fédéral a maintenant des obligations quant à leur habitat. C’était déjà compliqué ce projet-là l’automne dernier, et bien je ne suis pas surpris ce matin », confie-t-il.

Il ajoute que les relations de la compagnie avec le milieu, notamment la municipalité de Cacouna, ont toujours été ardues. « Avec TransCanada, il n’y a jamais vraiment eu de partenariat. C’était dur d’avoir des réponses à nos questions. Eux c’était :  »nous, on passe ». Nous ici dans la région, on a un territoire à développer, pas à vendre. Ce n’est pas du tout le genre de collaboration qu’on souhaite avec une entreprise dans notre région », conclut-il.

La mairesse de Cacouna, Ghislaine Daris, refuse pour l’instant de commenter. « Nous attendons la décision de TransCanada d’ici le 31 mars », indique-t-elle.

LES ENVIRONNEMENTALISTES VEULENT L’HEURE JUSTE

S’il se réjouit de la décision, le mouvement environnemental québécois somme toutefoisTransCanada de donner l’heure juste et demande à l’Office national de l’énergie (ONÉ) de suspendre tous ses travaux relatifs au projet Énergie Est de TransCanada tant et aussi longtemps que la compagnie n’aura pas statué sur la question d’un port pétrolier au Québec ou déposé une étude d’impacts de qualité. 

Les organismes demandent aussi au gouvernement du Québec de les appuyer dans cette requête de suspension des travaux de l’ONÉ. Ils rappellent que le gouvernement du Québec attend lui aussi le dépôt d’une étude d’impacts complète pour mandater le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) et réaliser son propre examen du projet.

« Il est inacceptable que l’ONÉ aille de l’avant tant qu’on ignore les intentions de la compagnie quant à la construction ou non d’un port pétrolier au Québec et tant que l’étude d’impacts n’est pas complète. TransCanada refuse de l’avouer, mais son projet de port à Cacouna est mort et elle n’a pas de plan B. La pétrolière tente de s’acheter du temps et de sauver la face devant ses actionnaires », estime Patrick Bonin de Greenpeace.

TRANSCANADA À CACOUNA

À Cacouna, TransCanada entendait construire un parc de 12 réservoirs de stockage, d’une capacité de 500 000 barils (environ 76 millions de litres) et un terminal maritime. Selon les estimations de la compagnie, entre 150 et 180 pétroliers auraient accosté à Cacouna par année, soit environ un bateau à tous les deux jours.

Le port pétrolier aurait comporté des installations sur terre et sur mer. Sur le fleuve, TransCanada prévoyait construire deux plateformes de chargement de pétroliers, des ducs-d’Albe d’accostage et d’amarrage, des passerelles et des bras de chargement. Source :  infodimanche.com (11.02.15)

Source photo :  wikimedia.org

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Plus d’infos sur l’espèce & fiche pédagogique téléchargeable :

Le béluga

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