Les dauphins communiquent entre eux à l’aide de vocalisations. Selon une étude récente, ils se fatigueraient davantage dans un environnement bruyant.

Hurghada Sandra Guyomard (227)12 05 15.JPG

Lorsque nous sommes dans un environnement bruyant, nous élevons naturellement la voix, ce qui nous fatigue davantage. Un comportement similaire a déjà été prouvé chez les oiseaux et les amphibiens mais les études n’en sont qu’à leurs balbutiements en ce qui concerne les mammifères marins. Ainsi, les dauphins, les orques et les baleines communiqueraient plus bruyamment lors du passage de bateaux, selon plusieurs études préliminaires mais cela n’avait jamais été quantifié. Récemment, des chercheurs américains ont lancé une première piste en mesurant précisément l’effort vocal fourni par le dauphin commun* (Tursiops truncatus)en milieu bruyant. Les résultats, publiés le 7 avril 2015 dans la revue The journal of Experimental Biology , semblent confirmer que les dauphins dépenseraient eux aussi plus d’énergie pour communiquer dans un milieu bruyant. 

Les dauphins touchés par les nuisances sonores répétitives.

Les biologistes ont mesuré dans un premier temps la dépense énergétique, la respiration et les sons émis par les dauphins dans un milieu calme. Ils ont ensuite renouvelé les mesures en les exposant durant 2 minutes à des nuisances sonores répétitives. Même si les signaux sonores envoyés différent entre les dauphins, allant du sifflement au cri, les chercheurs ont démontré que les vocalisations prises en compte ici étaient bien celles utilisées pour communiquer (et non pas celles servant à l’écholocation, système utilisé par les mammifères marins pour chasser). Ainsi, les dauphins ont augmenté la durée de leurs vocalisations lorsqu’ils sont soumis à des bruits répétitifs… et dépenseraient ainsi entre 1,2 et 1,5 fois plus d’énergie ! Cependant, ni la respiration ni la posture des mammifères n’a changé durant la durée de l’expérience.

Lire : 


Pollution sonore marine : les preuves s’accumulent 

Les vocalisations du test semblent correspondre avec celles émises par des spécimens en milieu naturel. Mais il est difficile d’extrapoler car certains signaux sont plus énergétiques que d’autres, tel que le sifflement, et seront donc moins utilisés en milieu naturel. En outre, l’étude n’a pu être faite que sur deux dauphins et toute conclusion serait donc hâtive. Si les résultats sont confirmés par la suite, ils pourront constituer un apport intéressant pour comprendre l’impact du trafic maritime sur les dauphins. En effet, selon les chercheurs, s’ils dépensent plus d’énergie pour communiquer, alors ils se fatiguent plus vite, notamment les femelles, ce qui peut avoir des conséquences sur la reproduction.

Source :  sciencesetavenir.fr (29.04.15)

* Note de Réseau-Cétacés: l’étude semble avoir été réalisée sur le grand dauphin (Tursiops truncatus) et non le dauphin commun (Delphinus delphis).

Loading...