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L’habitat essentiel pour le béluga du Saint-Laurent, déjà identifié en 2012 par les biologistes fédéraux, a reçu une protection supplémentaire avec la publication d’un décret  du ministre des Pêches et Océans Hunter Tootoo.

 

Cet avis est passé inaperçu lors de sa publication samedi, sauf aux yeux des groupes écologistes, qui l’ont salué lundi, alors que s’ouvre une période de 30 jours de consultation.

« On va surveiller de près les réactions à la publication du décret et on va appuyer cette publication », a affirmé en entrevue à La Presse Alain Branchaud, directeur général de la Société pour la nature et les parcs (SNAP) pour le Québec.

Le béluga est désigné comme menacé depuis 2005. Comme sa population continue de décliner, son statut est en révision et la population du Saint-Laurent pourrait être désignée comme en voie de disparition.

Pêches et Océans Canada a publié en mars 2012 le programme de rétablissement du béluga, où un habitat essentiel a été désigné.

Mais pour avoir une portée juridique, cet habitat essentiel devait être confirmé par décret,  ce qui est fait désormais.

Entre temps, l’annonce du projet port pétrolier de Trans Canada à Cacouna a fait craindre le pire pour le mammifère marin préféré des Québécois. Le port aurait été au milieu de la « pouponnière » de cette espèce.

Tout ce que le Québec compte de biologistes et d’écologistes s’est dressé contre le projet, même si des travaux sismiques en vue de sa réalisation avaient été autorisés tant par Québec que par Ottawa.

Une injonction obtenue par le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE) en vertu du droit provincial en septembre 2014 avait tout stoppé.

Selon M. Branchaud, le fédéral a tardé pour adopté ce décret, qui aurait nui considérablement au projet.

« Techniquement, il y aurait dû y avoir un décret en automne 2012, soit 180 jours après la publication du plan de rétablissement, dit M. Branchaud. Si ça avait été le cas, on n’aurait pas eu la saga autour de Cacouna en 2014. »

À l’avenir il sera beaucoup plus difficile pour un tel projet de recevoir une autorisation, se réjouit Me Michel Bélanger, du CQDE.

« Ça ajoute un mécanisme de protection, et ça confirme la protection de l’espace physique, et pas seulement de l’espèce, dit Me Bélanger. On peut penser que ce serait beaucoup plus difficile d’obtenir des permis similaires aujourd’hui. »

La zone d’habitat essentiel couvre la plus grande partie de l’estuaire du Saint-Laurent entre Saint-Jean-Port-Joli et Saint-Fabien. Il s’étend aussi dans le fjord du Saguenay jusqu’à 40 km de son embouchure.

 

Source : lapresse.ca, 16.05.2016

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