A la veille du rassemblement de la Commission Baleinière Internationale : la reprise de la « chasse à la baleine à des fins scientifiques » par le Japon en Antarctique sous le feu des critiques.

Alors que des représentants du monde entier se dirigent vers Portorož en Slovénie pour l’ouverture du 66e rassemblement de la Commission Baleinière Internationale (CBI) ce lundi, les pays partisans et contre la chasse à la baleine sont prêts à avoir de sérieuses discussions à propos de la chasse à la baleine conduite par le Japon « à des fins scientifiques ».

La voie est ouverte pour la réunion importante de la CBI la semaine prochaine avec près de 80 pays membres qui se rassemblent tous les deux ans. C’est la première réunion depuis que le Japon a repris son activité de chasse à la baleine à des fins scientifiques dans l’océan Antarctique malgré la décision historique de la Cour internationale de justice (CIJ) reconnaissant l’illégalité et l’interdiction de la chasse à la baleine en Antarctique.

En dépit de cette décision de 2014, malgré les découvertes des experts et scientifiques de la CBI et ignorant la condamnation de la communauté internationale, la flotte de baleiniers japonaise est retournée dans le sanctuaire de l’océan Antarctique en 2015 et 2016 pour abattre 333 baleines de Minke dont au moins 200 étaient gestantes.

Patrick Ramage, le Directeur du Programme baleine du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) a déclaré :

« La décision de la CIJ à l’encontre de la chasse à la baleine du Japon était claire et sans équivoque. Le choix du Japon d’ignorer cet avis et de braquer ses harpons sur 333 baleines de plus qui auraient dû être à l’abri de l’abattage n’a fait que renforcer le tollé à l’échelle internationale. La réalité est que la chasse à la baleine à des fins scientifiques n’est qu’une imposture pour ne pas nommer la chasse menée à des fins commerciales. Des données de bien meilleure qualité sont collectées grâce aux études réalisées sur les baleines vivantes. »

« Nos pays ne peuvent rester sans agir et continuer de permettre davantage d’abattages de baleines. Nous devons être plus ambitieux lors de cette réunion de la CBI pour améliorer la protection des baleines et réduire leur abattage. Nous encourageons les pays membres à accroître la pression sur le Japon pour qu’il abandonne définitivement cette pratique cruelle d’un autre temps. »

IFAW exhorte les pays qui sont contre l’abattage des baleines à faire entendre leur voix et à prendre position fermement contre la pratique de chasse du Japon. Ainsi, il faut soutenir la résolution sur l’amélioration de la procédure de vérification des permis spéciaux de chasse à la baleine (à des fins scientifiques). Le but de cette résolution est de s’assurer que la CBI est entièrement engagée sur cette question et d’empêcher les pays de fournir eux-mêmes des permis en violation de la convention sur la chasse à la baleine.

Les pays impliqués dans des efforts de conservation devraient également approuver la création d’un nouveau sanctuaire pour les baleines dans l’océan Atlantique sud pour faire face à l’opposition que constitue le lobby des chasseurs de baleines. Ces pays doivent également aider à garantir que la CBI constitue un groupe de conservation résolument moderne pour les baleines au lieu d’un vieux regroupement de chasseurs de baleines.

Dans ce qui se profile comme étant une réunion charnière de la CBI, de nombreuses autres questions se posent encore, comme l’ensemble des propositions se focalisant sur la protection des baleines face à toutes les menaces auxquelles elles sont aujourd’hui confrontées : les collisions avec les navires, la pollution sonore des océans, les débris marins, le mercure et les autres pollutions chimiques ainsi que les échouages.

De nouvelles initiatives sont proposées pour gérer les problèmes liés au bien-être des baleines, pour approfondir les recherches sur les bienfaits scientifiques des baleines vivantes sur les écosystèmes océaniques et pour réduire les captures accessoires accidentelles des baleines et dauphins par les bateaux de pêche.

IFAW s’oppose à la chasse à la baleine, une pratique cruelle et inutile. Il n’existe tout simplement aucune façon humaine de tuer une baleine.  L’observation des baleines de manière responsable est une alternative économique et humaine viable qui bénéficie aux baleines et fournit un moyen de subsistance durable pour les populations.

Source et crédit photo : IFAW, 21 octobre 2016

 

A votre disposition également, un dossier complet rédigé par Réseau-Cétacés téléchargeable en PDF, retraçant toute l’histoire de la chasse à la baleine.

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