Réseau-Cétacés

Ouverture d’un delphinarium au Friguia Park en Tunisie…

Alors que les scientifiques américains réclament le statut de « personne non humaine » au vu des dernières études scientifiques – et l’arrêt de la captivité pour ces êtres intelligents et sensibles – six dauphins ont été transférés, ces jours-ci, au nouveau delphinarium Tunisien situé dans le parc animalier « Friguia Park » à Hammamet. Ils s’agit des premiers dauphins maintenus en captivité en Tunisie.

Deux autres projets d’ouverture de delphinariums sont en cours à La Goulette et Hammamet. Une campagne est en cours contre ces projets ; un rapport complet a été rédigé et les autorités compétentes ont été contactées. La construction d’un delphinarium dans le complexe touristique de La Goulette, menée par le groupe tunisien La Goulette Shipping Cruise (GSC) impliquait d’importer onze grands dauphins (Tursiops truncatus) de Cuba. Cuba est l’un des leaders de l’exportation de dauphins sauvages dans le monde. Il est donc probable que les dauphins du Friguia Park soient également importés de ce pays. Les dauphins pourraient également provenir des captures illégales de la Russie en Mer Noire, ou des récents massacres de dauphins à Taiji, au Japon. La Turquie avait en effet récemment acheté des dauphins japonais capturés durant ces battues pour peupler son nouveau delphinarium d’Antalya.

 

 

L’ouverture de nouveaux delphinariums alimente le prélèvement de dauphins sauvages en milieu naturel. Ces captures sont souvent responsables de dommages collatéraux et sont effectuées sur des populations insuffisamment connues. Dans le cadre du Plan d’Action International pour les Cétacés 2002-2020, le groupe d’experts de l’IUCN/SCC reconnaît qu’enlever un cétacé sauvage à son environnement est équivalent à la mise à mort accidentelle ou volontaire, car les animaux maintenus en captivité ne sont plus dans leur milieu pour maintenir les populations. Ces captures menacent la biodiversité si elles sont effectuées sur des populations non suivies et sans gestion étudiée. Les dauphins meurent fréquemment durant le processus de capture et plus de la moitié succombe en captivité.

A échelle internationale, de nombreux pays, comme récemment la Croatie, ont interdit l’importation et l’ouverture de delphinariums sur leurs territoires suite à l’avis défavorable émis par des commissions d’enquête. Les informations scientifiques sur les dégâts causés par les captures sur la biodiversité marine et les souffrances endurées par les dauphins maintenus dans un espace clos ont été prises en compte pour soutenir ces décisions.

La nouvelle loi adoptée en Croatie, pays membre de l’ACCOBAMS a pour objectif de se mettre en phase avec les textes de l’ACCOBAMS Résolution 3.13. concernant les programmes d’interaction avec les dauphins, textes votés lors de la Troisième Réunion des pays faisant partie de l’ACCOBAMS, à Dubrovnik en 2007. Cette Résolution insiste particulièrement sur l’augmentation exponentielle de delphinariums dans les pays qui ont signé l’Accord et leur demande d’y mettre fin.

La Tunisie étant membre de l’ACCOBAMS, nous rappelons que les projets d’ouverture de delphinariums et d’importation de dauphins cubains va à l’encontre de ces résolutions qui : «  Prie les Parties :–  de ne pas permettre les importations de dauphins qui ont été capturés dans le milieu naturel et d’examiner soigneusement toute information soumise pour l’importation de dauphins élevés en captivité ;
– de fournir au Secrétariat l’information sur les programmes de thérapie assistée par des dauphins et d’autres programmes ou activités basés sur l’interaction existant ou planifiés dans les zones sous leur juridiction.
 »

Réseau-Cétacés déplore l’expansion de l’industrie du delphinarium en Afrique du Nord, alors qu’une exploitation durable et respectueuse des dauphins est possible via le whale-watching (observation des cétacés dans leur milieu naturel). Un autre projet d’ouverture de delphinarium serait également en cours dans un centre commercial de Casablanca, au Maroc.

 

Source : facebook.com

twitter.com

Voir aussi : Réseau-Cétacés proteste contre l’ouverture de deux delphinariums en Tunisie !

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