Réseau-Cétacés

Un sursis pour les baleines ?

Alors que l’Australie appelle à l’arrêt de la pêche « scientifique » à la baleine, un universitaire américain propose un scénario original susceptible de stopper l’hécatombe. Professeur à l’université du Maine (Etats-Unis), Andrew Pershing n’est pas un poète. Mais depuis qu’il a qualifié les baleines de « forêts des océans », certains confrères s’interrogent sur sa métaphore. En séminaire avec ses pairs, le chercheur vient de préciser sa pensée. Il a expliqué que son équipe avait calculé la capacité de CO2 annuellement stocké par un cétacé, puis relié celle-ci au nombre de campagnes de pêches menées au cours d’une centaine d’années. Résultat : l’harponnage des baleines aurait entraîné une déperdition de CO2 équivalent à la destruction de quelque 130 000 km2 de forêts. D’où l’image sylvicole. D’où une suggestion en deux temps. Primo, « laissez vivre les baleines ! ».  Elles retiennent, « séquestrent » selon les scientifiques, les gaz à effet de serre dans des proportions équivalentes aux projets de reforestation pour lesquels on a élaboré le mécanisme des crédits carbone (*). Deusio : si on appliquait à la pêche à la baleine – qu’on la qualifie, comme les Japonais,  de « scientifique » ou non – ce même principe de crédits carbone ? Peut-être pourrait-on mieux les protéger, voire reconstituer leurs populations… L’idée fera-t-elle son chemin ? Elle implique, reconnaît Pershing, de réaliser une évaluation un peu précise du niveau de carbone capté par une population donnée de poissons  – du thon rouge au requin. Les états seraient alors autorisés à monnayer leur quota de pêche en crédits carbone marins.

(*) Un crédit carbone représente une réduction de CO2 d’une tonne. Les crédits carbone sont des unités attribuées au porteur de projet qui réduit les émissions de gaz à effet de serre. Celui-ci peut ensuite les commercialiser pour financer son projet.

Source : lexpress.fr

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