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Découverte du fossile d’un cachalot géant préhistorique…

LONDRES (AP) – Des scientifiques internationaux ont découvert le fossile d’un cachalot carnivore qui vivait il y a 12 millions d’années. Baptisé « Leviathan melvillei » en référence à l’écrivain américain Herman Melville, ce cétacé préhistorique est vraisemblablement ce qui se rapproche le plus de l’effrayante créature des fonds marins immortalisée par l’auteur de « Moby Dick ».

Dans un article publié dans l’édition de jeudi de la revue britannique « Nature », les auteurs de l’étude expliquent avoir découvert en novembre 2008 le crâne de cette baleine dans le désert côtier de la région d’Ica (sud du Pérou).

Selon cette étude, la morphologie du « Leviathan melvillei »  »diffère considérablement de celle du grand cachalot actuel ». Malgré une taille proche – un crâne de trois mètres de long et une longueur totale du corps estimée entre 13,5 et 17,5 mètres – le cétacé était muni de dents pouvant dépasser 36 cm, avec un diamètre pouvant atteindre 12 cm. De quoi en faire la terreur des mers préhistoriques.

« Etant donné sa taille et la robustesse de ses mâchoires et de ses dents, Leviathan était probablement un superprédateur, capable de se nourrir de proies de grande taille en les attrapant entre ces mâchoires puissantes et en les tuant à l’aide de son impressionnante dentition », souligne l’étude internationale, composée de membres du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris, du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), du Musée d’histoire naturelle de Lima (Pérou), de l’université de Pise (Italie), du Musée d’histoire naturelle de Rotterdam et du Muséum des Sciences naturelles de Bruxelles.

Ce cachalot carnivore a été baptisé en hommage à Herman Melville, écrivain américain du XIXe siècle, dont le « Moby Dick » comporte de nombreuses digressions sur l’histoire naturelle des cétacés. « Il y a un chapitre sur les fossiles », explique Olivier Lambert, du Muséum national d’histoire naturelle de Paris, un des co-auteurs de l’étude. « Melville mentionne même certains des fossiles que j’ai étudiés pour ma thèse de doctorat ».

Selon Anthony Friscia, paléontologue à l’université de Californie, des fragments de fossiles de dents découverts au fil du temps ont mis depuis longtemps les scientifiques sur la piste de ce géant des mers. Mais, sans le squelette du crâne, la forme, la taille et les habitudes alimentaires de cette baleine demeuraient un mystère.

« Ce qui est sans précédent, c’est qu’ils ont découvert la mâchoire entière », souligne Anthony Friscia, qui ne fait pas partie de l’équipe de chercheurs à l’origine de la découverte. Ces cétacés étaient « les baleines tueuses de leurs temps, mais sur une échelle bien plus grande (…) Elles étaient les plus grosses créatures de l’époque ». AP

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