Réseau-Cétacés

Nouvelle-Calédonie : L’union cétacés…

La saison des baleines a commencé mercredi pour l’association des bateaux d’observation regroupés en une seule entité : Nouvelle-Calédonie charter. Clients, scientifiques, professionnels du tourisme et province Sud, tout le monde est gagnant avec ce nouveau dispositif. Sur le terrain, cinq bateaux ont déjà observé des baleines ce week-end et trois, hier, à Bonne Anse.

La guéguerre des whale watchers est terminée. Les courses que l’on a connues l’année dernière entre ceux qui disaient être arrivés sur zone les premiers et les autres n’auront plus lieu. Tous les professionnels sont regroupés cette année au sein de l’association Nouvelle-Calédonie charter. Tous sauf un (lire en repères).

Le dispositif permet d’appliquer la charte de l’environnement élaborée par la province Sud en collaboration avec les scientifiques et les opérateurs touristiques. La charte limite le nombre de bateaux pouvant suivre une baleine sans la perturber et le groupement a établi un système de roulement avec trois bateaux en semaine sur les onze qui travaillent.

« Nous nous engageons tous à respecter scrupuleusement la charte et à apporter aux clients un label de qualité que nous avons défini avec des bateaux propres, menés par des skippers et des équipiers professionnels, explique Frédéric Dallo, trésorier de Nouvelle-Calédonie charter. A bord, le thé et le café sont offerts et on accueille les visiteurs comme il se doit. Le fait de s’être regroupés nous apporte aussi un crédit, une reconnaissance, auprès de la province. Cela crée une entité de whale watchers soudés et respectant à la lettre le code de l’environnement et non une image de flotte disparate d’individuels qui font tout et n’importe quoi comme cela s’est vu par le passé. »

L’association Nouvelle-Calédonie charter a partagé les frais afin de mettre en place une signalétique. Elle a balisé la route de plusieurs panneaux présentant une baleine de couleur rose, conduisant à la baie de la Somme et à Prony. Dans la baie de la Somme, chaque bateau est signalé par son propre panneau. Les clients doivent attendre sur le parking avant de pouvoir embarquer sur les annexes pour rejoindre le bord. Cela évite l’attroupement des passagers sur le ponton. Nouvelle-Calédonie charter met en oeuvre un total de douze bateaux, dont onze voiliers et un bateau à moteur rapide qui fait des sorties à la demi-journée. En règle générale, onze bateaux dont celui à moteur, sont positionnés dans la baie de la Somme et un est à Nouméa en semaine. Pendant le week-end, un des bateaux retourne à Nouméa, ce qui en fait deux au départ de la ville. Mais en cas de besoin, d’autres peuvent quitter le sud pour renforcer les effectifs de Nouméa. « La formule est souple et s’adapte aux nécessités », précise Frédéric Dallo.

Le chiffre
27 27 27 – 
Nouvelle-Calédonie charter, installé à Port Moselle, répond au 27 27 27. Voici la liste des bateaux de l’association et leur capacité d’embarquement : Nawita (18 passagers), Zap (18), Sevearance (18), Kazé (18), Yandé (18), Te Fetia (18), Aito (20), Nirvana (20), Bamboo (24), Bayou (24) et Persée (18). Le bateau à Moteur, Lhooq, peut quant à lui prendre 12 passagers.

Repères
Partenariat avec les scientifiques 

Un partenariat a été signé cette année entre les deux associations, Opération Cétacés et Nouvelle-Calédonie charter. Selon l’accord, le premier qui a repéré une baleine a la priorité pour les observer. S’il s’agit par exemple d’un scientifique, c’est Opération Cétacés qui rejoint le ou les animaux et les observe. La durée est de trois heures pour les baleines et d’une heure et demie en cas de présence d’un baleineau. Lorsque son observation est terminée, elle en informe l’association Nouvelle-Calédonie Charter qui prend son tour après avoir attendu à deux milles du site.

Captain Chéri navigue en solo

Seul le catamaran, Captain Chéri, ne fait pas partie de l’association Nouvelle-Calédonie charter. Son skipper, Serge Bessault, n’a pas signé la charte et il préfère agir à sa manière tout en respectant les conditions du document. Il a équipé son catamaran d’une propulsion électrique mixte voile moteur, silencieuse, qu’il dit être un atout dans l’observation des cétacés tout en respectant l’environnement. Dans le principe, le moteur se transforme en génératrice lorsqu’il est sous voile et l’énergie est stockée pour les besoins de la propulsion électrique.

Une meilleure information

Les skippers ont suivi une formation qui leur permet d’expliquer la biologie et le comportement des baleines, les conditions à respecter pour les approcher et les observer. Ils suivent en cela le guide de bonne conduite inclus dans la charte d’observation des baleines qu’ils ont tous signée. Aline Schaffart, une scientifique, membre de l’association Cétacés, qui a mené plusieurs années de suite une étude sur le déplacement des baleines en suivant leur route au théodolite depuis le cap N’Dua, embarque désormais sur les bateaux de charter à tour de rôle. Les passagers peuvent ainsi bénéficier d’explications plus poussées et de commentaires relatifs aux observations qu’ils peuvent faire en situation réelle. Les baleines s’identifient grâce aux marques portées sur la queue, un peu comme une empreinte digitale chez l’homme. Et les scientifiques disposent de catalogues qu’ils s’échangent et leur permettent de retrouver un animal afin de déterminer à quel groupe d’individus il appartient, ou encore d’en apprendre plus sur sa route de migration. Cela fait partie de ce que les touristes apprennent lors de leurs sorties. Un des bateaux est en outre équipé d’un hydrophone. L’appareil capte le chant des baleines qui peut être diffusé sur la radio VHF à l’intention des autres bateaux de l’association ou des passagers embarqués, grâce à un amplificateur et à des hauts parleurs disposés sur le pont. Des dépliants explicatifs sont distribués aux passagers. De la sorte, la Nouvelle-Calédonie se rapproche des méthodes des pays étrangers tels le Canada, l’Australie ou la Nouvelle- Zélande qui ont une longue expérience de l’observation des baleines.


Source : lnc.nc (15.07.10)

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