La Mer Rouge avec ses magnifiques fonds marins explorés par de nombreux touristes chaque année connaît une dégradation de son écosystème. L’Egypte a du mal à reconnaître la gravité de la situation et à prendre les mesures environnementales qui s’imposent.

Les deux principales causes de pollution observée au large des côtes égyptiennes sont le tourisme de masse et les déversements d’hydrocarbures. On se souvient de l’explosion de la plate-forme pétrolière Deep Water Horizon au printemps dernier dans le Golfe du Mexique mais les fuites de pétrole ne sont malheureusement pas cantonnées à ce type d’accidents spectaculaires. Une des nombreuses plateformes pétrolières de la Mer rouge a connu en mai une fuite de pétrole qui a souillé les côtes de la station balnéaire d’Hurghada. Le gouvernement égyptien avait alors assuré avoir contenu les pertes d’hydrocarbures mais la plage avait été souillée et des tortues et des oiseaux recouverts de mazout avaient été retrouvés par des militants écologistes locaux. La compagnie pétrolière Geisum a finalement pu colmater le puits au bout d’environ cinq jours et a promis de prendre en charge financièrement les dégâts occasionnés par cette fuite de pétrole. Cet incident n’est malheureusement pas isolé et les installations offshore vieillissantes de la Mer Rouge n’offrent pas les garanties de sécurité suffisantes faisant redouter un drame de grande ampleur. Ahmed el-Droubi, membre de Hurghada Environmental Protection and Conservation Agency (HEPCA) a déclaré qu’une grande partie de la population des dauphins a migré plus au sud suite à ces fuites répétées de pétrole. L’industrie du tourisme, première source de devises de l’Egypte, est aussi une cause importante de cette pollution maritime. red sea (C) alfonsator_FLickr.jpg
L’industrie touristique mise en cause

L’Organisation des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a indiqué que la principale menace pour l’écosystème de la Mer Rouge était liée aux activités terrestres dérivées de l’intensification de l’activité touristique : urbanisation et développement des zones côtières, asséchement des marais, installations de traitement des eaux usées, usines de désalinisation, usines de production d’électricité, rejet de substances towiques en mer, etc. La HEPCA et les Amis de la Terre au Moyen-Orient multiplient quant à elles les efforts pour tenter d’inverser la tendance. L’HEPCA a fait campagne l’année dernière pour interdire la distribution de sacs plastiques aux caisses des supermarchés. Cette opération a reçu le soutient du gouvernement égyptien local et une loi a été votée mais plus d’un après, les mentalités n’ont pas évoluées et tous les supermarchés de la région distribuent encore des sacs plastiques aux touristes. Ces derniers se retrouvent après utilisation le plus souvent dispersés dans le désert et la mer où ils causent des dégâts considérables à la faune. Même si la région reste encore idyllique pour la majorité des touristes, beaucoup d’entre eux, les plongeurs en particulier, reviennent très déçus de leur voyage car la situation se dégrade rapidement.

Les responsables politiques des pays riverains de la Mer Rouge doivent prendre conscience de la fragilité de cet écosystème afin de prendre les mesures environnementales qui s’imposent pour protéger l’un des plus beau espace marin du monde.

Source :  zegreenweb.com   (15.10.10)

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