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Nagoya : les Japonais offrent un sursis à la biodiversité…

Dix jours après l’ouverture des discussions du Sommet sur la biodiversité à Nagoya (Japon), la première pierre à l’édifice planétaire vient d’être apportée par les Japonais eux-mêmes. Pourtant fervents défenseurs de la chasse à la baleine et au requin, les Japonais ont promis une aide financière substantielle aux pays en développement pour les aider à protéger leur riche biodiversité…
« Nous allons fournir une aide de deux milliards de dollars sur trois ans à compter de 2010 ». Comble de l’ironie, ce sont bien de fervents défenseurs de la chasse à la baleine et du fining (barbarie qui consiste à couper les ailerons des requins et à les relâcher en mer les laissant sombrer et s’asphyxier) qui ont débloqué les négociations.

Les Japonais, par la voix de leur Premier ministre, Naoto Kan, ont donc assuré les pays en développement, qui abritent une très riche biodiversité, de leur soutien financier. Avec l’espoir non dissimulé de débloquer les négociations et de faire, de ce Sommet qu’ils abritent, un succès (relatif) comparé à l’échec de Copenhague. Ambition sous-jacente qui ne semble pas avoir échappé à l’Europe ! L’UE a en effet rétorqué qu’il n’était pas nécessaire qu’elle-même fasse une telle annonce étant donné le milliard d’euros qu’elle fournit déjà chaque année aux pays en développement. Toutefois, peu importe la raison pourvu qu’on ait la motivation ! Le point fort de cette annonce : les Japonais participent enfin à l’effort de conservation de la biodiversité.

La conservation, ça paie !

Ces efforts, certains scientifiques ont tenté de les encourager en présentant, mercredi 27 octobre, en marge du Sommet, une étude sur les vertébrés. Bilan unanime : des « preuves indiscutables »sont fournies quant aux effets positifs des programmes de conservation des espèces. Preuve à l’appui : 64 mammifères, oiseaux et amphibiens ont vu leur état s’améliorer grâce à de tels programmes.

Données encourageantes appuyées par le rapport du WWF présenté mardi 26 à Nagoya et intitulé « L’Amazonie vivante ». Dans le bassin amazonien, le Fonds mondial pour la nature annonce qu’une nouvelle espèce est découverte tous les trois jours. Résultat : entre 1999 et 2009, plus de 1 200 nouvelles espèces ont été identifiées dans cette région du monde qui s’étend sur neuf pays. Si ces deux études lancent un appel franc à la poursuite et à l’accentuation des programmes de conservation, certains craignent qu’elles n’en dissuadent quelques-uns. « Le risque est que les gens se disent : pas d’inquiétude, des espèces apparaissent tous les jours. Mais elles n’apparaissent pas, elles sont simplement découvertes ou décrites, c’est très différent », tempère Jean-Christophe Vié du Programme pour les espèces de l’UICN, au micro de l’AFP.


Source : developpementdurable.com (27.10.10)

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