Réseau-Cétacés

Cétacés en détresse : le Var se mobilise…

Les couacs liés à l’échouage du baleineau « Désiré » restent ancrés dans les esprits et interrogent sur la pertinence d’un nouveau dispositif d’aide aux cétacés.Tout le monde garde à l’esprit l’image de ce spectacle-panique : le bain de sang du baleineau « Désiré », agonisant devant deux mille Varois amassés anse de la Galiote, à Saint-Aygulf, en 2007. Presque anodines, mais tout aussi révélatrices d’un malaise, ces scènes d’estivants s’amusant en bord de mer avec des dauphins errants comme des jouets désorientés…La charte Pelagos, pour la protection des cétacés en Méditerranée, a beau être signée à la chaîne par les communes varoises, des voix de tous horizons appellent à la compléter par un dispositif spécifique d’aide aux « Flipper » flippés.

« Certains se targuent que, depuis des millénaires, les dauphins parlent aux hommes. D’accord, mais les hommes, eux, ne les entendent pas, surtout lorsqu’ils sont blessés! Il est urgent de mettre en place, comme c’est en cours dans les Alpes-Maritimes, un système d’assistance aux cétacés, car, aujourd’hui, rien n’est pensé pour mettre en sécurité et dispenser les soins adaptés aux mammifères marins en perdition », se désole le conseiller général Alain Spada. Membre du Conseil national du littoral et vice-président du conseil de Rivages Méditerranée, il a déjà saisi le ministère concerné pour que soient planifiées les modalités d’intervention des différents partenaires potentiels (Etat, collectivités territoriales et autres organismes). Faibles chances de survie« Nous sommes formés pour des prélèvements sur des animaux morts, pas pour les soigner », reconnaît Jean-Claude Dherment, agent du Parc national de Port Cros, à La Croix-Valmer, qui, la semaine passée encore, constatait l’euthanasie d’un dauphin en bord de mer. « Lorsqu’un cétacé vironne en bordure de côte, cela veut dire qu’il est fragilisé et plus à même de vivre dans son environnement naturel. Les transports au large sont souvent vains et ses chances de survie, faibles », explique l’un des responsables du Parc national de Port-Cros, tout en avouant que le dispositif actuel ne permet pas de répondre à toutes les situations de sauvetage.« Le cas des dauphins blessés est gérable, mais si, demain, un baleineau s’échoue sur nos côtes, ce sera à nouveau une situation périlleuse. Vous imaginez le dispositif pour intervenir sur un animal de plusieurs tonnes? Nous ne savons pas faire! », confesse Frank Dhermain, responsable du Réseau échouages Méditerranée (lire par ailleurs).

Dans cette problématique complexe, la solution passe également par la sensibilisation du public. Aussi « désirés » soient-ils, les cétacés comme « Désiré » et ses congénères au bec souriant sont parfois irrémédiablement condamnés par les gestes déplacés d’estivants croyant bien faire. A quand un système d’assistance aux baigneurs médusés?

Source : varmatin.com  (25.02.11)    

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