Réseau-Cétacés

Suisse – Affaire Connyland : rave-party, dauphins morts et politique…

Suisse : une rave-party accusée d’avoir tué deux dauphins

Deux animaux d’un parc d’attraction suisse sont morts après la tenue d’une rave-party. Une enquête est en cours.
  Connyland-tank (C) Pne-FLickr.jpgUne rave party est accusée d’avoir provoqué la mort de deux dauphins dans un parc d’attraction suisse, rapporte le site « The Local ».

Le corps de « Shadow », un dauphin de 8 ans, a en effet été retrouvé jeudi dernier, 20 jours après la tenue d’une rave party ayant duré 16 heures à 50 mètres de son bassin dans le parc d’attraction aquatique Connyland à Lipperswil. Dimanche dernier, c’est « Chelmers », âgé de 30 ans, qui décédait après, comme « Shadow », une « longue agonie ».

Les causes de la mort

Le personnel de l’aquarium avait dans un premier temps évoqué, comme cause de la mort, la possibilité que les animaux aient été tués par la puissance du son. En effet, des volumes sonores trop élevés peuvent perturber le système immunitaire des dauphins. Mais depuis la mort de « Chelmers », la piste de l’empoisonnement aux psychotropes est également étudiée. Des analyses toxiques sont actuellement en cours et leurs résultats devraient être connus d’ici 3 semaines.

Ces décès interviennent dans un climat tendu entre la direction du parc et les associations de défense des animaux. Celles s’étaient en effet opposées à la tenue de cette rave party. De plus, depuis plusieurs années, elles dénoncent les conditions de vie des dauphins, qualifiées d’ « inacceptables ». Il s’agit en effet du 8e décès de dauphin à Connyland en seulement trois ans.

Source :  tempsreel.nouvelobs.com   (15.11.11)
Note de Réseau-Cétacés : Les associations allemandes Prowal et WDSF, qui avaient demandé l’annulation ou le déplacement de la rave-party et averti des effets néfastes de l’évènement pour les cétacés, demandent aujourd’hui la confiscation des trois dauphins survivants encore dans l’établissement : Chiki, une femelle capturée en 1990 et ses deux petits nés au parc en 2005 et 2011 : Secret et Angel. De nouvelles importations de dauphins nés en captivité et provenant d’autres parcs européens sont  un recours possible pour que le parc puisse repeupler ses bassins et l’association représentante des vétérinaires suisses ne s’oppose pas à de nouvelles importations de dauphins.

La détention de cétacés est peu populaire en Helvétie et le cas des deux décès successifs à Connyland suscite actuellement une vive polémique. Une pétition d’Oceancare contre la captivité et l’importation de dauphins en Suisse a été signée par plus de 77 000 personnes, alors que le Ministère public est vivement critique quant à sa gestion du cas.

La pétition pour l’interdiction d’importer des dauphins cartonne

La cause des dauphins touche les Suisses : plus de 77’700 citoyens ont signé une pétition de l’organisation OceanCare, exprimant ainsi leur refus d’importer des dauphins et de construire de nouveaux delphinariums dans le pays. Les paraphes ont été remis à Berne et soutiennent une motion demandant l’interdiction d’importer des cétacés. De son côté, Ric O’Barry, l’entraîneur de la série TV « Flipper le dauphin », appelle les Suisses à boycotter Connyland.

Ce mouvement en faveur des dauphins survient après la mort récente de deux d’entre eux en une semaine au parc aquatique de Connyland, à Lipperswil (TG), près du lac de Constance.

Chaque année des centaines de dauphins sauvages sont brutalement capturés en mer et vendus à l’industrie des delphinariums à travers le monde, a souligné OceanCare. L’importation de ces mammifères marins est autorisée en Suisse.

Or, les campagnes de pêche organisées au Japon menacent la survie de l’espèce, comme le montre le film documentaire « La baie de la honte ». Le commerce des dauphins est lucratif car leur reproduction en captivité est extrêmement difficile. Il est en outre impossible de détenir des dauphins en respectant leurs besoins. Cela a été prouvé scientifiquement, relève OceanCare.

Bassin trop petit, trop peu profond

En tant que migrateurs, ils ne peuvent s’adapter aux conditions de vie d’un delphinarium. Comparé à leur espace vital naturel, chaque bassin est trop petit, trop peu profond, trop nu et morne. Les animaux souffrent du stress et meurent la plupart du temps prématurément.

« Seul un arrêt des importations et une interdiction claire de construire de nouveaux delphinariums peut mettre un terme aux conditions de vie misérables des dauphins en captivité », selon Sigrid Lüber, présidente de OceanCare.

Les 77’776 signatures récoltées pour la pétition ont été remises aux services du Parlement et viennent appuyer la motion déposée en septembre dernier par la conseillère nationale Brigitta Gadient (PBD/GR) qui demande l’interdiction d’importer des cétacés. Elle a obtenu le soutien de 50 députés de tous bords politiques.

En Suisse, il existe encore un delphinarium, celui de Connyland. Ses conditions de détention font l’objet de critiques. L’an dernier, OceanCare et la Fondation pour l’animal en droit ont déposé plainte contre le parc pour violation grave de la loi sur la protection des animaux. Elle est toujours pendante. En seulement trois ans et demi, huit dauphins sont morts à Connyland.

Ric O’Barry, l’entraîneur de « Flipper le dauphin », qui combat la détention des mammifères marins, a appelé jeudi dans « Le Matin » les Suisses à boycotter le delphinarium du pays. « Ca ne dépend que de vous. Si vous achetez de l’ivoire, vous êtes responsables de ce qui arrive aux éléphants.

Si vous allez au delphinarium, vous êtes responsables de la souffrance des dauphins. Alors s’il vous plaît, n’achetez plus de billets pour Connyland », rapporte le militant.

Source :  tdg.ch (17.11.11)

Mort de dauphins : le Ministère public critiqué

Le ministère public de Kreuzlingen est critiqué après la mort de deux dauphins au parc de loisirs Connyland à Lipperswil (TG).

Un procureur qui enquêtait sur les reproches d’organisations de protection de l’environnement est soupçonné de conflit d’intérêts.SponsorMais le procureur en charge du dossier est aussi le président d’un club de handball qui compte Connyland parmi ses sponsors, ont révélé des médias. OceanCare dénonce sa partialité. Le même procureur a également donné lundi des informations sur l’enquête sur la mort mystérieuse de deux dauphins en une semaine au parc de loisirs. Depuis, il n’est plus en charge de ce volet. L’affaire a été répartie entre deux procureurs, selon le procureur général Andreas Zuber. Interrogé par la radio et la télévision alémanique, Andreas Zuber a toutefois nié tout reproche de partialité. Connyland est seulement l’un des plusieurs petits sponsors du club de handball que préside le procureur, a-t-il affirmé. PétitionParallèlement, Oceancare, dont le siège est à Wädenswil (ZH), a déposé jeudi une pétition demandant l’interdiction de nouveaux delphinariums et des importations de dauphins en Suisse. Le texte, muni de 77’776 signatures, a été remis aux services du Parlement, ont confirmé ces derniers. La démarche vise à soutenir une motion similaire déposée par la conseillère nationale Brigitta Gadient (PBD/GR). Des centaines de dauphins sauvages sont capturés chaque année brutalement dans la mer pour être vendus à des delphinariums dans le monde entier, écrit Oceancare. Ce «commerce lucratif» met en danger leur survie, car il est très difficile pour ces cétacés de se reproduire en captivité. Interdiction pas à l’ordre du jourDe plus, ces animaux migrateurs ne sont pas adaptés aux conditions de vie dans les delphinariums. Les bassins sont trop petits, pas assez profonds et manquent de végétation, si on les compare à l’environnement naturel. Les animaux sont stressés et meurent souvent plus tôt que ceux qui vivent en liberté. Le directeur de l’Office fédéral de l’environnement Hans Wyss a indiqué dimanche qu’une interdiction des importations n’est pas à l’ordre du jour. Selon lui, les conditions de détention de dauphins sont déjà sévères en Suisse. Connyland est le seul delphinarium du pays.

La détention de dauphin au Connyland sous le feu des critiques

Voici une chronologie, incluant d’autres affaires liées au parc de Connyland :

Fin 1998: Les dauphins de Connyland divisent les défenseurs des animaux. Alors que le Groupe de travail pour la protection des mammifères marins (ASMS) s’est lancé dans une campagne contre le parc, d’autres associations estiment que le delphinarium respecte les animaux.

1999: Sur pressions publiques, le Cirque Knie abandonne son delphinarium dans le zoo pour enfants à Rapperswil (SG). Il ne reste donc en Suisse plus qu’un seul delphinarium, celui du Connyland à Lipperswil, créé en 1983.

Eté 2000: La femelle «Chiqui» met au monde à Connyland un bébé, le premier dans l’enceinte du Connyland, qui meurt une semaine après, à la suite d’une malformation au coeur. Quelques semaines après, «Cheespa» accouche d’un petit mort-né.

Printemps 2001: Le parc de loisirs est à nouveau sur la sellette. Son propriétaire Roberto Gasser et deux personnes de son entourage sont arrêtés. Ils sont soupçonnés d’avoir enfreint la loi sur la protection des animaux et celle sur les stupéfiants.

Aux accusations de mauvais traitements envers les animaux se sont ajoutées celles d’abus sexuels sur mineure et de consommation de cocaïne pour M. Gasser. Le tribunal de district de Kreuzlingen (TG) le condamnera en 2003 à 10 mois de prison avec sursis. Il est reconnu coupable d’actes sexuels répétés avec une fillette de 13 ans.

Automne 2001: «Chiqui» donne naissance au bébé «Magic».

Janvier 2002: Un mâle âgé de 14 ans, «Gecko», meurt pendant les Fêtes de fin d’année à Connyland. C’est le troisième dauphin à décéder en 18 mois dans ce parc. La polémique pour sa fermeture est relancée.

Printemps 2002: Le Groupe de travail pour la protection des mammifères marins (ASMS) dépose plainte contre le parc de loisirs. Selon lui, la mort du dauphin «Gecko» aurait pu être évitée avec des contrôles vétérinaires réguliers.

Eté 2002: Les quatre adultes et le bébé «Magic» de Connyland peuvent sont plus à l’aise pour nager dans un nouveau bassin. Celui-ci a coûté trois millions de francs. Il mesure 2400 m2 et contient 13 millions de litres d’eau de mer. Les opposants continuent eux à exiger une Suisse « sans dauphins en captivité ».

Printemps 2003: Les quartiers d’hiver des dauphins du Connyland sont trop petits. Ils ne répondent pas aux prescriptions, selon le vétérinaire cantonal.

Automne 2003: Un deuxième dauphin voit le jour au delphinarium.

Printemps 2005: Un troisième dauphin vient au monde.

Fin 2005: Un ancien collaborateur du Connyland est condamné à huit mois de prison avec sursis. Il a tenté de faire chanter le propriétaire du parc de loisirs, Roberto Gasser, qui avait abusé sexuellement de sa belle-fille.

2008: Le dauphin «Magic» meurt d’une occlusion intestinale.

Eté 2009: Dix organisations européennes de défense des animaux exigent que les pays européens interdisent la construction de nouveaux delphinariums et le commerce de cétacés. Selon elles, ces aquariums ne sont pas adaptés pour détenir dauphins et autres baleines.

Novembre 2011: Deux dauphins périssent en moins d’une semaine. La police n’exclut pas qu’un empoisonnement soit à l’origine des décès. Le Ministère public ouvre une enquête. L’organisation de protection des mammifères marins Oceancare et la Fondation pour l’animal dans le droit ont déposé une plainte pénale contre le parc de loisirs, critiquant les conditions de captivité des animaux. La semaine dernière, le ministère public a indiqué qu’il avait classé la plainte car il estimait que les reproches n’étaient pas fondés.
Source :  20min.ch   (17.11.11)

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