Une étude canadienne d’un nouveau genre associe les connaissances écologiques de terrain des Inuit aux observations scientifiques pour déterminer le comportement alimentaire des orques de l’Arctique, confrontées à l’élargissement de leurs territoires de chasse à cause de la fonte des glaces.
C’est pour remédier à cela que des chercheurs de l’Université du Manitoba ont mené une centaine d’interviews auprès de chasseurs et d’anciens de 11 communautés Inuit canadiennes, observateurs les mieux placés pour décrire les proies et les stratégies de chasse des orques. Uun recours à ce que les anglo-saxons appellent « Traditional Ecological Knowledge » (TEK), les connaissances écologiques traditionnelles.
Si 7 des aborigènes interrogés, seulement, supposent que les ‘baleines tueuses’ consomment du poisson – bien qu’ils ne l’aient pas observé eux-mêmes –, tous signalent la prédation sur des mammifères marins de toutes tailles : surtout des baleines franches boréales dans le Bassin de Foxe, plutôt des narvals près de l’île de Baffin… Au final, c’est ainsi tout un écosystème que les Inuit ont dévoilé aux chercheurs, y compris les techniques de chasse des prédateurs et les stratégies d’évitement de leurs proies.
« Utiliser cette connaissance locale aidera les scientifiques à comprendre les effets du réchauffement global et de la perte de banquise sur les espèces de l’Arctique, et à améliorer les efforts de conservation en collaboration avec les communautés locales », conclut le Dr Steven Ferguson, directeur de l’étude publiée dans la revue Aquatic Biosystems.
Source : maxisciences.com (04.02.12) Plus d’infos sur l’espèce & fiche pédagogique téléchargeable : L’orque