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La fausse orque sait focaliser ses ondes acoustiques sur sa proie…

L’écholocation, le sixième sens de certains cétacés et chauves-souris, est très performante. Chez les fausses orques, un delphinidé, le faisceau d’ondes sonores peut être focalisé sur une proie ou un objet difficile à identifier, un peu à la manière de la mise au point d’un appareil photo.  (c) Blue dolphin Marine Tour _ FLickr 0604 (2).jpg  Certains animaux possèdent un sixième sens : l’écholocation. C’est le cas des chauves-souris et de nombreux cétacés. De nouvelles études concernant le faisceau d’ondes acoustiques émis par la fausse orque (Pseudorca crassidens), un mammifère marin de la famille des delphinidés, montre que l’animal est capable de régler le faisceau émis en fonction de la proie qu’il cherche à identifier.L’écholocation est un sens très avantageux pour ces espèces marines. À des profondeurs importantes ou dans des eaux saumâtres, la vue est en effet quelque peu superflue. Grâce à des sacs nasaux placés au niveau du front, les cétacés envoient des ondes qui passent à travers un sac de graisse appelé le melon. Jouant le rôle d’une lentille, il réduit la largeur du faisceau diffusé.

L’écholocation, sixième sens des cétacésLes chercheurs savaient déjà que certains cétacés étaient ainsi capables d’orienter leur faisceau vers une direction souhaitée. Les fausses orques, elles, peuvent en plus modifier les caractéristiques des ondes lorsqu’une proie est plus difficile à identifier.Pour s’en rendre compte, les chercheurs de l’université d’Hawaï ont entraîné une fausse orque, prénommée Kina, à reconnaître un cylindre avec des dimensions bien précises. À la fin de la période d’entraînement, Kina faisait la différence entre deux cylindres dont les dimensions étaient distinctes et recevait des récompenses en conséquence. Mais lorsqu’on lui présentait un troisième cylindre de taille intermédiaire, elle éprouvait davantage de difficultés à tous les différencier.

Focaliser les ondes sur une proieAfin de découvrir les éléments en jeu dans ce genre de cas, les chercheurs ont placé des capteurs (hydrophones) entre Kina, l’émettrice, et les cylindres qu’elle tentait d’identifier. Ils ont ainsi obtenu un instantané de l’onde émise par le cétacé, mettant en évidence un comportement jusque-là inconnu. Lorsque Kina ne parvient pas à identifier un cylindre, elle réduit la largeur du faisceau d’ondes, afin d’obtenir une représentation plus précise de l’objet qu’elle tente d’identifier. En quelque sorte, à l’instar d’un humain qui fait le point sur un objet qu’il regarde précisément, la fausse orque est capable de focaliser le faisceau sur une cible. Les résultats sont parus dans Journal of Experimental Biology.Ainsi, elle peut optimiser la quantité d’ondes réfléchies par l’objet ciblé, et éviter d’être perturbée par celles renvoyées par d’autres objets. Malgré tout, il n’est pas encore possible de savoir ce qui se déroule réellement dans le cerveau de ces animaux : cette action est-elle guidée par les sacs nasaux ? Le melon en est-il responsable ? Il n’est d’ailleurs pas certain que tous les cétacés soient capables des prouesses réalisées par les fausse orques.

Source & liens complémentaires : futura-sciences.com  (22.03.12)  Plus d’infos sur l’espèce & fiche pédagogique téléchargeable :La fausse orque

  

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