Le National a suivi mardi le Conseil des Etats sur ce point sensible de la révision de la loi sur la protection des animaux, qui est désormais sous toit.
Une solution plus souple que d’interdire l’importation des baleines et dauphins n’a pas trouvé grâce devant le plénum.
Une minorité de la commission, emmenée par Kathy Riklin (PDC/ZH), a proposé, au lieu d’interdire l’importation, de n’autoriser la détention que si l’expertise d’un spécialiste désigné par l’Office vétérinaire fédéral (OVF) conclut que l’installation est conforme aux besoins des animaux.
La Chambre du peuple a refusé cette variante par 99 voix contre 72, estimant dans sa majorité que les delphinariums et les zoos ne sont pas adaptés aux besoins des dauphins et des baleines, qui aspirent à de grands espaces et un cadre de vie adapté à leur espèce.
Isabelle Chevalley (PVL/VD), qui est à l’origine de cette disposition sur les dauphins, a notamment cité plusieurs études qui montrent que le taux de mortalité de ces cétacés est plus élevé en captivité que dans la nature. «On ne peut que se réjouir de la disparition des delphinariums», a lancé pour sa part Matthias Aebischer (PS/BE).
Pour Kathy Riklin, interdire une espèce crée un précédent. «Cet article est disproportionné et arbitraire», a-t-elle estimé. «On ne peut pas faire une loi pour un animal spécifique», a renchéri en vain Oskar Freysinger (UDC/VS). Le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann, au nom du gouvernement, était aussi opposé à une interdiction pure et simple.
Connyland touché
Cette disposition touche directement le parc d’attraction Connyland, à Lipperswil (TG), qui reste le seul delphinarium en Suisse. Son directeur Erich Brandenberger avait annoncé récemment qu’il lancerait un référendum si l’interdiction d’importer des dauphins était acceptée.
Ce scénario est toutefois loin d’être certain, car sans partenaire, Connyland ne peut pas financer un référendum, a admis son directeur, interrogé lundi par l’ats. Pour l’instant, il n’a par exemple pas obtenu de soutien de l’association faîtière des zoos suisses.
La polémique sur la détention des dauphins en Suisse est étroitement liée au parc Connyland, où huit de ses animaux sont décédés en trois ans. Les causes de ces décès sont controversées.
Dignité et bien-être
Globalement, la loi révisée adoptée par le Parlement renforce la protection des animaux, en mettant l’accent sur leur dignité et leur bien-être. Le texte interdit par exemple le transit des animaux d’abattage via les routes suisses. Seul leur transport par rail ou avion est désormais admis, ce qui règle le sort des transports des animaux entassés dans des camions.
La loi précise aussi que le transport international d’animaux à titre professionnel est soumis à autorisation.
S’agissant des expérimentations animales, l’OVF devra publier le but, le nombre d’animaux utilisés par espèce et la gravité de la contrainte leur ayant été imposée. Un système informatique centralisé de gestion des expériences sera créé, mais le public n’y aura pas accès.
Dans l’exécution de la loi, les cantons pourront être obligés d’informer la Confédération des mesures qu’ils ont prises et des résultats des contrôles effectués.
Pour ce qui est des peaux de chats et de chiens, en plus de l’importation, déjà prohibée, la révision interdit aussi leur commerce, leur transit et leur exportation. (ats/Newsnet)
Source : 24heures.ch (29.05.12) Actualité en rapport :La détention des dauphins et des baleines bientôt interdite en Suisse ? Mort de dauphins : l’enquête contre Connyland pourrait être rouverte…La Cour de justice grecque interdit les spectacles de dauphins !