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Les liens du sang hors de cause dans l’échouage massif des baleines…

WELLINGTON, 15 mars 2013 (AFP) – La parenté entre baleines est hors de cause dans les échouages de masse des cétacés, qui pourraient résulter d’interactions sociales encore mystérieuses, a révélé vendredi une étude publiée dans la revue Journal of Heredity.


Ces travaux, dirigés par le biologiste français Marc Orémus de l’université d’Auckland en Nouvelle-Zélande, ont consisté à recenser l’ADN de 490 globicéphales (ou baleines-pilotes) lors de 12 épisodes d’échouage collectif en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Ils attestent que la plupart des baleines échouées ensemble n’ont souvent aucun lien de parenté et que les baleineaux en particulier se trouvent très loin de leurs mères.

« Si les dynamiques sociales basées sur la parenté jouaient un rôle majeur dans l’échouage des baleines-pilotes, nous devrions constater que les individus impliqués dans un échouage sont tous apparentés », explique Marc Orémus.

« Nous devrions nous attendre également à ce que des individus apparentés, en particulier les mères et les petits, se trouvent à proximité les uns des autres », ce qui n’est pas le cas, ajoute-t-il.

Ce facteur écarté, demeure en l’état actuel des connaissances l’explication environnementale (désorientation due aux pollutions sonores, réchauffement de l’eau, montée des océans, etc…).

Scott Baker, de l’université américaine de l’Oregon, souligne qu’une autre hypothèse est envisagée.

« Il pourrait s’agir de forces sociales à l’oeuvre, mais elles ne reposeraient pas sur le lien de parenté comme nous le pensions jusqu’ici. Ce pourrait être une forme de concurrence entre différents groupes ou un autre type de dérangement antérieur à l’échouage », avance-t-il.

Les chercheurs évoquent des rivalités liées à la recherche de proies, à la reproduction et même des confrontations directes entre groupes.

Les cris de détresse des individus échoués pourraient semer la confusion parmi les autres membres de la communauté, entraînant la séparation des familles.

L’étude a des implications immédiates pour le sauvetage des baleines échouées.

« Souvent les baleineaux échoués sont remis à flot auprès des femelles les plus proches (géographiquement), en partant du principe qu’il s’agit de la mère », détaille Scott Baker. « Nos résultats incitent à ne pas fonder les opérations de sauvetage uniquement sur ce postulat », prévient-il.

Les baleines-pilotes appartiennent à la famille des dauphins. Elles peuvent atteindre, adultes, six à sept mètres de long et quatre tonnes.

Les phénomènes d’échouage de masse sont relativement fréquents pour cette espèce, et se produisent de deux à trois fois par an en Nouvelle-Zélande.

Source : tahiti-infos.com (15.03.13)

Source photo : wikimedia.org 

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