Les baleines à bosse suivies dans leurs moindres déplacements : c’est le projet que met sur pied l’association Globice en collaboration avec l’ONG Wildlife Conservation Society.
L’espèce conserve en effet jalousement un grand nombre de mystères, au niveau de ses parcours migratoires par exemple.
Le programme MIROMEN pour « MIgration ROutes of MEgaptera Novaeangliae », porté par Globice, en partenariat avec l’ONG Wildlife Conservation Society (WCS), avec le soutien de la Commission Européenne, vise à apporter quelques éclairages sur cette partie du cycle de l’espèce.
MIROMEN prévoit le déploiement de balises Argos sur 15 individus adultes, afin de suivre leurs mouvements migratoires par satellite.
Si le suivi satellitaire de certaines espèces, comme les oiseaux ou les tortues est couramment mené, notamment à la Réunion, il n’en va pas de même en ce qui concerne la baleine.
Des opérations de ce type ont été mises en œuvre avec succès, notamment en Nouvelle Calédonie, dans les îles Cook, dans les Comores ou à Madagascar, apportant des données très intéressantes sur les déplacements des individus. Pour la Réunion, il s’agira d’une première.
Le procédé est technique et requiert l’intervention d’une équipe internationale spécialisée. Globice s’appuiera sur l’expérience de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) et d’Ygor Geyer, spécialiste de la pose de balises Argos.
Après l’implantation d’une balise Argos sur le dos de la baleine, juste en dessous de la nageoire dorsale, le système transmet ensuite sa position dès que la baleine est en surface. Puis la baleine finit par rejeter l’équipement, comme un corps étranger, au bout de quelques semaines ou mois. C’est ainsi le trajet effectué par la baleine au sein de l’océan Indien qui sera dévoilé.
Aider la Commission baleinière dans ses choix
Concrètement, l’équipe de recherche espère mettre à jour les routes utilisées par les animaux ne faisant que transiter par la Réunion, en route vers leur site final de reproduction ou de mise bas. Les baleines à bosse du sud-ouest de l’océan Indien constituent l’une des sept populations reproductrices de l’hémisphère sud, selon la Commission Baleinière Internationale (CBI). Sa population est nommée « Stock C ». Cette région est divisée en quatre sous-régions : la côte Est de l’Afrique continentale (stock C1), les Comores (C2), Madagascar (C3), et les Mascareignes (C4). MIROMEN vise en premier lieu à apporter des informations quant aux échanges entre ces sous-stocks, ainsi que sur les parcours utilisés entre les différentes îles de la région.
Ensuite, ce sont leurs déplacements autour de l’île qui intéresseront les chercheurs. Si les données abondent sur la côte Ouest, la fréquentation par les baleines de l’Est et du Sud reste bien peu documentée.
Enfin, peut-être certains individus dévoileront-ils leur route vers leur zone de nourrissage, loin au sud de la Réunion. Actuellement, très peu de données scientifiques sont disponibles quant aux routes migratoires des baleines du Stock C à destination de leur aire de nourrissage. MIROMEN vise à combler une lacune de connaissance à ce niveau.
En disposant de cette somme de résultats, l’équipe espère alimenter les réflexions générales menées notamment par la CBI sur la gestion des stocks, ou sur la définition d’Aires Marines Protégées. Connaître les routes utilisées par les animaux mettra en effet à jour les secteurs qu’il est essentiel de préserver dans l’intérêt de l’espèce.
Source : zinfos974.com (03.05.13)
Source photo : wikimedia.org
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