(Rivière-du-Loup) «Capitaine Crochet s’est empêtré dans une cage. Il est en danger.» Longtemps capitaine d’observation des baleines chez AML, Denis Bouliane, de Québec, avait presque les larmes aux yeux lorsqu’il a informé Le Soleilde la situation critique que vit Capitaine Crochet, un rorqual commun de 60 tonnes qu’une équipe d’une quinzaine de spécialistes tente en vain de libérer de sa fâcheuse position depuis plus d’une semaine.
«Nous avons perdu sa trace vendredi. La baleine a été vue pour la dernière fois jeudi dans le secteur de Longue-Rive», explique Robert Michaud du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM). «Peut-être s’est-elle simplement éloignée pour se nourrir, mais nous ne savons pas si elle peut le faire à cause de cette cage.»
Capitaine Crochet, ainsi nommé à cause de la forme de sa nageoire   dorsale qui rappelle celle d’un crochet, est une baleine-vedette qui   fréquente les eaux du Saint-Laurent régulièrement depuis plus de 20 ans,   quelquefois en ramenant un petit. La baleine a été localisée le 6 juin au large de Tadoussac, un casier de   pêche au crabe d’un diamètre de six pieds solidement fixé à la tête.   «Des photos aériennes ont permis de confirmer qu’il s’agit d’un cas   sévère d’empêtrement accidentel. Nous croyons que ça a pu se produire   trois semaines auparavant», poursuit M. Michaud. Durant plusieurs jours, on a tenté d’accrocher une bouée télémétrique   sur l’engin de pêche. Celle-ci permettrait de localiser plus rapidement   la baleine. Son poids, jumelé à celui des ballons-bouées, pourrait   aussi, espère-t-on, créer une pression suffisante pour casser la corde   qui maintient la cage en place et ainsi libérer l’animal. «C’est très difficile de l’approcher. La baleine est stressée et se   déplace très rapidement. Le rorqual commun est un chasseur de poissons,   donc très rapide, même si c’est le deuxième plus gros animal de la   planète avec ses 20 mètres de longueur et ses 60 tonnes. Elle croit que   nous voulons la chasser, alors qu’on veut l’aider», note M. Michaud. Les guides, les capitaines, le personnel du Parc marin et du GREMM   connaissent très bien ce rorqual commun et s’inquiètent de son sort. «Je   comprends très bien la réaction émotive de M. Bouliane, un grand   capitaine avec beaucoup de coeur. Les croisiéristes d’observation qui   passent de longues heures en mer développent une sorte d’attachement   pour ces animaux. Tous espèrent qu’on pourra la sauver», conclut M.   Michaud, précisant que généralement, les animaux ainsi empêtrés   finissent presque tous par mourir. «L’espoir de survie est par contre excellent chez celles qui sont   libérées. Alors oui, l’effort vaut la peine.» Si vous voyez la baleine,   composez le 1 877 722-5346. On répertorie annuellement entre 3 et 20 cas   de baleines prises dans des engins de pêche. En 2009, Tryphon, le   premier cachalot aperçu dans les limites du Parc marin en 1991, a été   découvert empêtré dans des casiers, à Sept-Îles. Libéré, il s’est tout   de même échoué sur l’île Saint-Barnabé… avec une corde enroulée 42   fois autour de sa mâchoire inférieure. Source :                                                                                              lapresse.ca                         (17.06.13) 
Voir également : 
baleinesendirect.org (mises à jour régulières de la situation & vidéos)
Actualité récente en rapport :
Vidéo – Rorqual commun empêtré dans des cordages au large de Tadoussac… Communiqué de Presse – Rorqual empêtré au parc marin du Saguenay-Saint-Laurent…
