Tenerife, île de l’archipel des Canaries, au large du Maroc méridional, est connue pour ses eaux abondantes en cétacés. Elle est l’une des destinations internationales numéro 1 pour contempler ces animaux, ce qui attirent chaque année de très nombreux touristes.
Les   observations sont possibles toute l’année. En effet, les eaux profondes   des Canaries (à Tenerife, certains fonds atteignent 4000m), l’abondance   en nourriture, et la situation géographique de cet archipel entre eaux   froides, tempérées et tropicales, offrent un habitat exceptionnel pour   diverses espèces. 
Les cétacés les plus courants   à Tenerife sont le globicéphale tropical, appelé aussi baleine pilote,   le grand dauphin ou Tursiops, le dauphin tacheté de l’atlantique et le   dauphin commun. 
Mais avec un peu de chance, il   est également possible de croiser (selon l’espèce et la période de   l’année) des baleines à becs, des rorquals de bryde/eden, des dauphins   bleus et blancs, des dauphins de Risso, etc. Plus de 27 espèces ont déjà   été observées au moins une fois dans les eaux.
Il   est très facile à Puerto Colon de trouver une excursion ; les bureaux de   sorties fleurissent les uns à côtés des autres mais il est important de   bien se renseigner pour ne pas tomber sur des bateaux non respectueux   des animaux…ou de juger par vous-même. Les cétacés des Canaries sont   des animaux protégés et la réglementation de l’observation est stricte   mais j’ai pu me rendre compte par moi-même qu’elle était peu respectée.   Lors de l’une de mes sorties, j’ai pu voir 3 bateaux agresser   littéralement un groupe de grands dauphins pour satisfaire les   touristes. Les dauphins étaient « pris au piège » entre 2 , montrant des   signes d’agacements tels que de violents coups de queue à la surface en   direction des bateaux concernés.  
Préférez les   catamarans à voile et les voiliers de petite capacité, qui coupent   généralement leur moteur lorsqu’ils se trouvent à proximité d’un groupe,  avec un guide ayant de vraies connaissances sur la faune.   Avec le bonadea II, vous pouvez déjà faire une sortie de 2h pour   seulement une vingtaine d’euros. Pour une balade de 3h, le maxicat vous   propose également l’arrêt dans une crique pour vous baigner, boissons et   nourriture pour 35 euros, bien moins cher que n’importe quel parc ! 
Lors   de mon séjour au mois de mai 2013, j’ai eu la chance, lors de ma première   sortie, d’observer un groupe de rorquals de Bryde (ou d’Eden), chasser   au milieu des oiseaux marins et des dauphins tachetés. C’est un   spectacle à couper le souffle. Les oiseaux s’envolent lorsque l’eau   bouillonne, tout d’un coup, un animal énorme vient se jeter sur le   flanc, chassant un banc de poissons, pendant que les dauphins se mêlent   au festin. Ils sont difficilement observables sur la longue durée car on   ne peut jamais prévoir où et à quel moment ils reviendront respirer à   la surface. Cependant, comme lors de ma sortie, s’ils sont en pleine   séance de chasse, il est facilement prévisible du simple fait que les   oiseaux s’agglutinent autour des bancs de poissons qu’ils convoitent.   Quant aux dauphins tachetés de l’atlantique, ces derniers se joignent volontiers   tout autour du bateau, nous ayant accompagnés pendant plus d’une heure. 
Lors   d’autres sorties, j’ai également pu observer des globicéphales   tropicaux, des groupes comprenant femelles, jeunes et mâles, ces   derniers reconnaissables à leur énorme nageoire dorsale. Chaque groupe a   son caractère, certains passeront au plus près des bateaux, d’autres   seront plus craintifs, et les plus jeunes et curieux pourront vous   surprendre au sky hopping avant de se faire remettre en place par un   adulte.
Les grands dauphins se sont également   joints à nous, ils sont très grands, très massifs et ont la peau très   foncée (contrairement aux dauphins tachetés de l’atlantique – avec lesquels ils peuvent   être confondus – qui sont très clairs, avec une légère bande blanche sur   le flanc, et parfois tachetés, selon l’âge de l’individu). Les Tursiops   peuvent faire des cabrioles ou même être très curieux, nageant à l’avant du   bateau, sur le flanc, l’oeil très observateur. Agressifs également,   comme expliqué plus haut, s’ils se sentent compressés ou en danger. Je   pense qu’il s’agissait principalement de mâles car certains d’entre eux   venaient se frotter à la coque du bateau, ce qui est un comportement   sexuel courant chez cette espèce. 
Ce n’est pas   tous les jours que nous pouvons avoir cette chance mais si vous avez   l’opportunité de le faire, je vous y encourage, le spectacle de la   nature n’est pas comparable aux shows des prisons de chlore car, triste   contraste à Tenerife, les pubs pour le whale-watching partagent la place avec les  affiches du Loro Parque, delphinarium de l’île où est détenue Morgan, cette jeune  orque échouée dans les eaux néerlandaises, et destinée à la captivité sur  décision d’un juge. 
C’est pour cela, que je vous encourage tous à admirer et respecter la nature telle qu’elle est : 
libre ! 
Amandine Van Cauwenberghe