Dans quelques jours, elles seront de retour dans nos eaux. Chaque année, à partir de juin, un merveilleux spectacle s’offre aux Mauriciens. Venues tout droit de l’Antarctique, des baleines à bosse sillonnent les eaux mauriciennes pour s’accoupler, donner la vie et nourrir leurs petits. Un spectacle magnifique qui vient s’ajouter à celui proposé par les cachalots, qui se sont sédentarisés dans nos eaux.
Ceux qui ont pu apercevoir des baleines dans nos eaux sont unanimes : le spectacle qui s’offre à leurs yeux est magnifique. Les éclaboussures provenant de leur évent (trou sur la tête des baleines, qui permet d’évacuer l’eau) sont impressionnantes, de même que leur chant, perceptible par l’oreille humaine à plus de 2 km. Un animal de 40 tonnes dont la tête s’élève jusqu’à cinq mètres au-dessus des eaux lorsqu’il effectue son saut ne peut que provoquer l’admiration… La vue de leur queue dressée vers le ciel alors qu’ils s’enfoncent vers les abysses après leur saut laisse pantois. “C’est toujours une expérience étonnante d’observer des baleines, qu’importe ce qu’elles sont en train de faire. C’est un gros animal qui est gracieux dans son milieu”, confie Imogen Webster, biologiste australienne associée à la Mauritius Marine Conservation Society (MMCS).
Géants des mers.Les baleines à bosse se nourrissent essentiellement de krills (sorte de petites crevettes) et de petits poissons, de temps en temps. Avant leur départ de l’Antarctique, ces baleines se nourrissent abondamment pour faire un bon stock de graisse. Car beaucoup d’entre elles, spécialement les femelles qui ont des petits ou qui en auront pendant cette migration, ne se nourriront pas pendant environ six mois. Il est plus facile d’apercevoir les femelles et leurs petits plus près des côtes puisque la mère va privilégier des endroits protégés. Les mâles, quant à eux, préfèrent rester au large, sauf si une femelle est apte à copuler. D’autres géants des mers sont visibles dans les eaux mauriciennes tout au long de l’année. Il s’agit de groupes de cachalots, qui se sont sédentarisés chez nous. Plus imposant que la baleine à bosse, avec ses 18 mètres de longueur et son potentiel de 60 tonnes, le cachalot a des dents, contrairement à la baleine à bosse, qui a des fanons. Il faut savoir que le cachalot a une alimentation différente. Petits requins, raies et calamars sont ses proies favorites. Tout comme la baleine à bosse, son espérance de vie peut atteindre 80 ans.
Côte ouest.La côte ouest du pays est l’endroit rêvé pour avoir de meilleures chances d’apercevoir les baleines. Ce n’est pas parce qu’elles préfèrent ces eaux, mais parce que les eaux profondes, dont elles ont besoin, se trouvent plus près des côtes, ce qui n’est pas le cas à l’est, par exemple. Ceci dit, il n’est pas impossible de voir des baleines à bosse dans d’autres régions de l’île, comme au large du Coin de Mire ou même à Trou aux Biches. Les eaux calmes de l’ouest sont plus propices au repos pour ces mastodontes, qui peuvent atteindre 14 mètres de longueur et peser quelque 40 tonnes. “En général, nous commençons à apercevoir les baleines à partir de juin. La saison de pointe se situe entre août et septembre. Vers octobre et novembre, elles commencent à devenir de moins en moins visibles puisque la majorité a déjà migré vers le nord”, souligne la biologiste. Pas aussi développé que le Dolphin Watching, le Whale Watching est cependant pratiqué dans nos eaux. Parfois lors d’expériences de Dolphin Watching, si une baleine passe par là. Depuis 2013, cette activité est régulée par une loi qui vise à assurer sa pérennité. Dans les grandes lignes, une embarcation doit rester à 100 mètres minimum d’une baleine, ne doit pas dépasser la vitesse de 4 nœuds, et le bateau doit se positionner sur le côté et non pas derrière ni devant les mammifères marins.
Dans le respect.À ce sujet, Imogen Webster tient à faire ressortir que le Dolphin Watching et le Whale Watching doivent se pratiquer dans le respect des mammifères pour que ces activités puissent perdurer. “Il faut toujours avoir en tête que les dauphins viennent dans nos eaux pour se reposer. Si on leur inflige trop de stress, ils pourraient ne plus venir chez nous. Il en est de même pour les baleines. Les skippers doivent faire très attention, surtout lorsqu’il s’agit d’observer une mère et son bébé. Le bébé peut être stressé et cela peut avoir des conséquences sur sa santé et sa survie. Il faut aussi faire attention à ne pas énerver la maman, qui pourrait essayer de protéger sa progéniture. Les bébés doivent boire beaucoup de lait chaque jour pour se renforcer. En voyant les bateaux autour de lui, il pourrait avoir tendance à se sauver et ne pas se nourrir convenablement. S’il ne se renforce pas assez, il devient vulnérable pour ses prédateurs, l’orque et les gros requins principalement.” La biologiste soutient que nombreux sont les skippers qui ont compris les enjeux et qui savent que la manière d’avoir leur gagne-pain sera déterminante pour leur emploi à l’avenir. “Je pense que les skippers commencent à réaliser que c’est important de pratiquer le Dolphin Watching et le Whale Watching avec précaution et que leur boulot pourrait être menacé si ce n’est pas le cas. Les gens doivent apprendre à apprécier ce spectacle et à respecter ces mammifères. Il serait vraiment triste que nos enfants n’aient pas la chance de les voir dans le futur.” Source : lemauricien.com (29.05.14) Source photo : wikipedia.org
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