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Bénodet. La 1ère baleine franche arctique jamais vue en France !

Nous vous l’avions montrée ! La petite baleine aperçue à Bénodet le 10 mai est la première baleine arctique jamais observée en France. Et la seconde en Europe !

Elle a failli passer inaperçue tant son passage fut furtif. Le 10 mai dernier,  face à la plage de Bénodet , une baleine s’est approchée en fin d’après-midi à quelques mètres du rivage.

Nous étions là !  Le cétacé pris en photo à la volée pouvait correspondre à un petit rorqual, espèce régulièrement observée dans ce secteur.

« Cette observation aurait pu passer inaperçue… » témoigne Olivier Van Canneyt, de l’Observatoire PELAGIS – UMS 3462 (‘université de La Rochelle -CNRS). Sauf que « cinq jours plus tard, il y a eu cette incroyable rencontre en Cornouaille, au sud-ouest de l’Angleterre. Une baleine franche est alors observée au large de Penzance  (Mount St Michael Bay) et les photos permettent d’identifier une baleine franche du Groenland. » Une Balaena mysticetus !

Les scientifiques anglais ont été les premiers à faire le rapprochement avec la baleine observée à Bénodet, et d’autres photos postées sur les réseaux viendront en effet le confirmer !

Pour la première fois en France, pour la seconde en Europe !

Curieusement, la toute première observation confirmée de cette espèce en Europe a eu lieu l’année dernière, en février 2015, au large des îles Scilly.

Auparavant cette espèce venue de l’Océan arctique n’avait jamais été observée au large de nos côtes.
Les explications du scientifique : « les mouvements de cette espèce dite « circumpolaire » sont fortement associés aux changements saisonniers de couverture de glace dans l’Océan arctique (entre 65° et 80° N). Même si elle est capable d’évoluer dans des eaux très peu profondes, il s’agit d’une grande espèce de baleine pouvant atteindre 18 m et vivre plus de cent ans ! »
La taille évaluée du spécimen aperçu à Bénodet suggère ici un subadulte, un jeune adulte.

Perdue le long de nos côtes ?

Comment cette jeune baleine est-elle arrivée jusqu’à nous ? « Il n’y a pas de frontières dans la mer, sauf peut-être environnementales » poursuit Olivier Van Canneyt. La baleine franche boréale se nourrit en effet d’un type très précis de plancton. Peut-être de petits pélagiques de type sardines. Mais sûrement pas de bars du raz de Sein.

Et elle aime l’eau froide, forcément. Nul doute que l’archipel des Glénan où batifolaient ce week-end une cinquantaine de dauphins, ne lui convenait pas.  Mais à raison de 200 km nagés par jour, le détour ne représentait pas un gros effort !

Rappelons que cette année a été également marquée par l’observation exceptionnelle d’une autre espèce polaire sous nos latitudes : un narval échoué dans l’Escault en Belgique le 27 avril dernier.

 

Source : Le Télégramme, 07.06.2016

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