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Canada (Golfe du Saint-Laurent) : une vitesse maximale imposée pour protéger les baleines

Pointe-du-Chêne — Le gouvernement fédéral ordonne aux navires de 20 mètres ou plus de ralentir leur vitesse dans le golfe du Saint-Laurent pour protéger les baleines noires qui sont exceptionnellement nombreuses cette année.

Dix baleines noires de l’Atlantique Nord — une espèce en danger — sont mortes depuis le début du mois de juin. Quelques-unes d’entre elles auraient été frappées par des navires.

Le ministre des Pêches, Dominic LeBlanc, et le ministre des Transports, Marc Garneau, étaient à Pointe-du-Chêne, au Nouveau-Brunswick, vendredi pour annoncer ces mesures temporaires qui entrent en vigueur immédiatement afin de prévenir d’autres accidents du genre.

Les navires de 20 mètres ou plus sont désormais obligés de ralentir leur vitesse à 10 nœuds, ce qui représente environ 19 kilomètres par heure, lorsqu’ils naviguent dans la partie ouest du golfe du Saint-Laurent, allant de la côte nord du Québec au nord de l’Île-du-Prince-Édouard.

La limite de cette zone est toutefois sujette à changement.

Les plus petits navires sont quant à eux invités à ralentir volontairement leur vitesse.

« Ce chiffre devra diminuer à un moment donné dans les deux prochains mois quand les baleines vont commencer à migrer vers le sud », a expliqué M. LeBlanc, précisant qu’une surveillance aérienne est effectuée.

Il a ajouté que les experts estiment qu’une centaine de baleines noires se trouvent actuellement dans le golfe du Saint-Laurent, ce « qui est probablement 10 fois supérieur à ce qui a été vu au cours des dernières années ».

Il ne resterait qu’environ 500 baleines noires dans le monde.

Transports Canada et la Garde côtière canadienne veilleront au respect de cette nouvelle mesure. Les navires qui contreviendront au nouveau règlement s’exposeront à une amende pouvant aller jusqu’à 25 000 $.

Cette mesure est adoptée après une consultation menée auprès des industries de la pêche et du transport maritime, a fait valoir M. Garneau.

« L’industrie maritime, généralement, reçoit bien cette nouvelle et [elle] reconnaît l’importance de protéger la baleine noire », a-t-il souligné.

Selon M. Garneau, les navires voyagent généralement aux alentours de 15 noeuds, en moyenne, mais des navires plus rapides peuvent atteindre les 25 noeuds.

« Ça veut dire un retard qui, dans la plupart des cas, […] sera de l’ordre de six à huit heures », a-t-il expliqué.

Bruce Burrows, le président de la Chambre de commerce maritime, basée à Ottawa, confirme que ses membres sont engagés à protéger la vie marine.

« Ces récentes morts de baleines sont très troublantes pour nos membres aussi, écrit-il dans une déclaration. C’est essentiel que l’industrie et le gouvernement continuent de travailler ensemble pour trouver des solutions fondées sur des données scientifiques pour protéger la faune marine et minimiser les impacts économiques. »

Les fonctionnaires fédéraux ont travaillé en partenariat avec leurs homologues américains pour élaborer cette mesure, puisque les États-Unis ont adopté des restrictions de vitesse similaires en 2010 pour protéger les baleines noires.

Source : Ledevoir.com – Publié le 12 Août 2017
Photo d’illustration : Wikipedia, Jean-Philippe Caron
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