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Après la mort d’une femelle, les biologistes renoncent à capturer des marsouins du Pacifique

Alors qu’ils prévoyaient de capturer plusieurs marsouins du Pacifique pour les déplacer dans une réserve marine protégée, les biologistes de Vaquita CPR ont annoncé qu’ils mettaient fin à ce programme après la mort d’une femelle capturée.

A la suite du décès d’une femelle marsouin du Pacifique (Phocoena sinus) début novembre 2017 lors de sa capture, les scientifiques de l’organisation Vaquita CPR (Conservation, Protection, Recovery) ont décidé d’arrêter l’opération de réintroduction. L’objectif de celle-ci était de placer quelques uns de ces animaux endémiques du Golfe de Californie dans une réserve marine protégée afin de permettre leur reproduction alors que l’espèce ne compterait plus qu’une trentaine de marsouins. Des défenseurs de l’environnement s’étaient opposés à ce projet, craignant à raison que les animaux succombent durant la manipulation.

Des animaux qui ne peuvent pas être manipulés

Pendant trois jours, les biologistes ont déployé des filets permettant la capture de deux femelles. Selon Vaquita CPR, le premier animal capturé a été relâché rapidement après que les vétérinaires ont déclaré qu’il ne pourrait pas s’adapter aux soins humains. Même constat ensuite, avec une femelle plus mature. Alors qu’elle était sur le point de retourner à l’eau, son état s’est rapidement détérioré. Elle est décédée malgré les efforts des vétérinaires pour la maintenir en vie. Une nécropsie a été pratiquée ainsi que différents prélèvements afin de déterminer les causes exactes de sa mort. Vaquita CPR assure qu’un rapport complet sera publié lorsque toutes les informations seront disponibles.

Connaître le nombre exact d’animaux

Unanimement, les scientifiques ont décidé d’arrêter les captures pour finalement se concentrer sur l’identification photo de ces animaux afin de connaître précisément leur nombre. Pour le moment, seule la détection acoustique a été utilisée pour les localiser afin de concentrer les efforts de conservation dans les zones où ils évoluent et afin de permettre leur observation. Mais la détection acoustique, tout comme les observations, ne permettent pas d’établir clairement la taille de la population.

Les biologistes continuent d’avoir le soutien du gouvernement mexicain dans cette lutte presque vouée à l’échec : l’espèce pourrait avoir disparu en 2022.

« La conservation des marsouins du Pacifique fait partie de l’agenda du Président et reste une priorité absolue », a ainsi annoncé Rafael Pacchiano Alamán, le ministre Mexicain de l’environnement suite à la mort de la femelle cétacé.

Une cible collatérale des contrebandiers Mexicains

Les marsouins du Pacifique sont la cible des filets dérivants des contrebandiers Mexicains qui souhaitent en réalité capturer des Totoabas (Totoaba macdonaldi), une espèce de poisson également en danger d’extinction dont la valeur marchande lui vaut le triste surnom de « cocaïne aquatique ». En effet, chaque vessie natatoire de Totoaba se monnaye entre 10 000 et 20 000 dollars pièce sur le marché noir asiatique.

 

Source : Sciences et avenir – Publié le 13 Novembre 2017

 

 

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