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Canada : 10 ans de malheur pour le béluga du Saint-Laurent

Près d’une dizaine de carcasses sur les 22 retrouvées sur les rives du Saint-Laurent en 2017 sont celles de très jeunes bélugas. Voilà 10 ans que cette série noire se poursuit pour les nouveau-nés. Les scientifiques parlent maintenant d’une tendance lourde.

Entre 1983 et 2007, jamais on n’avait retrouvé plus de trois nouveau-nés sur les berges du fleuve. Mais depuis 2008, on retrouve toujours plus de trois carcasses de veaux morts. Il est maintenant clair qu’il y a un problème entre leur naissance et le moment où ils peuvent se nourrir par eux-mêmes.

La chercheuse spécialiste des mammifères marins à l’Institut Maurice-Lamontage de Mont-Joli, Véronique Lesage, précise que lorsqu’une population ne va pas bien, les premières victimes sont les jeunes qui dépendent de leur mère pour survivre.

« Quand une femelle allaite c’est très coûteux [en énergie]. Si la mère n’est pas en forme, elle peut abandonner son jeune ou encore avorter. » Véronique Lesage, spécialiste des mammifères marins, Pêches et Océans Canada

En 2017, entre 8 et 10 veaux se sont échoués sur les rives du Saint-Laurent. Bien que ce nombre n’ait pas atteint celui de l’année tragique de 2012, où 16 nouveau-nés s’étaient échoués, Véronique Lesage n’hésite plus à parler d’une tendance lourde.

« On espère que ça va se rétablir, mais pour l’instant, ça continue chaque année à être plus élevé », dit-elle.

Pourquoi les bébés bélugas meurent-ils?

Difficile d’isoler une seule cause qui expliquerait l’abandon des petits par leur mère. La piste des contaminants demeure toujours étudiée, mais la température de l’eau y serait aussi pour quelque chose.

En effet, depuis le début des années 2000, celle-ci est en nette augmentation dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent.

Précisons que le troupeau du Saint-Laurent se situe à la limite sud de l’aire de distribution du béluga, un animal arctique.

« Si la nourriture du béluga ne se comporte plus de la même manière ou n’est plus là, le béluga n’a plus la capacité d’accumuler du gras, et quand un animal est moins gras, il se reproduit moins. » Véronique Lesage, spécialiste des mammifères marins, Pêches et Océans Canada

 

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Radio-Canada 

 

 

Source : Un texte de Michel-Félix Tremblay publié sur le site Radio-Canada – Publié le 09 Janvier 2018
Photo de une : Pixabay
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