Réseau-Cétacés

La baleine échouée aux Îles-de-la-Madeleine n’a pas survécu

La baleine à bosse échouée depuis dimanche aux Îles-de-la-Madeleine est finalement morte. L’animal s’est débattu en vain pour tenter de retourner au large. Les autorités lui donnaient peu de chances de survie.

La baleine s’est débattue toute la journée dimanche pour tenter de retourner au large.

Ce fut peine perdue puisqu’en soirée, elle avait arrêté de bouger, selon les bénévoles de l’organisation qui intervient lorsque des mammifères marins s’échouent sur les berges de la province.

Au matin, ils confirmaient sa mort.

Retourner la baleine à l’eau était une opération complexe, explique la directrice d’Urgences Mammifères Marins, Josiane Cabana. « On est bien souvent rattrapés par la complexité de la réalité. On ne dira jamais à quel point ce sont des situations qui sont complexes, mais aussi dangereuses. »

« Ce sont des animaux de très grande taille qui sont en détresse. On ne manipule pas des baleines de cette taille-là en criant ciseau !. » Josiane Cabana, directrice d’Urgences Mammifères Marins

La baleine à bosse est probablement morte asphyxiée par son propre poids, croit Josiane Cabana, qui lui donnait peu de chances de survie. L’animal était amaigri et en mauvaise santé, avait-elle constaté.

À première vue, la directrice pense qu’il pourrait s’agir d’un baleineau sevré trop tôt.

Toutefois, avant de connaître la véritable raison pour laquelle l’animal s’est retrouvé dans cette position, il faudra faire des recherches plus poussées.

Une nécropsie de l’animal pourrait être effectuée dans les prochains jours. Des autorisations sont toujours à obtenir.

Cette intervention nécessite une logistique complexe et demande un plan précis pour disposer des restes de la baleine dans le respect des normes environnementales et pour qu’ils ne représentent pas une nuisance pour les citoyens.

Cette décision revient à Pêches et Océans Canada. Le ministère décidera s’il y aura une « documentation partielle » ou une nécropsie. Ce dernier choix exigerait que des spécialistes se déplacent aux Îles pour faire le travail d’analyse.

Un lien avec la mort des baleines noires ?

Il est trop tôt pour faire un lien avec la douzaine de baleines noires mortes, estime Mme Cabana.

L’an dernier, la situation a tellement préoccupé les autorités qu’Ottawa a dû adopter des règles strictes afin de protéger les baleines.

Pour l’instant, Mme Cabana ne constate aucun signe de collision, et les pêcheurs n’ont pas encore commencé leur saison.

Ne pas s’approcher d’un animal de cette taille

Sur les images d’une vidéo qui circule sur Facebook, une personne tente de pousser l’animal.

Josiane Cabana déconseille d’entreprendre ce genre de manœuvre dangereuse. « Quand les baleines s’échouent vivantes, elles cherchent à retrouver la liberté de mouvement et elles se débattent comme ça. Elles vont essayer de se repousser elles-mêmes au large et c’est éloquent comme vidéo. »

« La tête est vigoureuse, la queue aussi. C’est vraiment une situation qui est extrêmement dangereuse. On court le risque d’avoir des blessures qui sont fatales. » Josiane Cabana, directrice d’Urgences Mammifères Marins

Mme Cabana évalue que l’animal pourrait peser de six à sept tonnes et mesurer de cinq à neuf mètres.

Une situation qui sort de l’ordinaire

Josiane Cabana se souvient de cas où de petits rorquals ont été découverts vivants, mais jamais une baleine aussi grosse.

À la fin de l’intervention, il sera important, selon elle, de faire un rapport en vue d’être mieux préparé pour prendre une décision plus rapidement la prochaine fois.

Est-ce que le remorquage ou encore l’euthanasie pourraient être appropriés ?

« Ça nous permet d’imaginer un plan d’intervention qui pourrait être calqué sur une autre situation qui est similaire. Et ça nous permet aussi, évidemment, et c’est non négligeable, de sensibiliser les gens à ces situations qui sont naturelles aussi. »

Source : Radio-Canada – Publié le 26 mars 2018
Photo de une : Pixabay

 

Quitter la version mobile