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Ces entreprises s’engagent à protéger les baleines… et voici comment !

Pas moins de cinq grandes entreprises qui pratiquent la pêche au krill se sont engagées à réduire drastiquement leurs prélèvements dans d’importantes zones de l’océan Antarctique. Objectif : cesser cette pression sur la nourriture principale de nombreux grands cétacés. Une décision saluée par de nombreuses associations de protection de la nature…

Avez-vous déjà entendu parler du krill ? Ces bancs de minuscules crevettes de dizaines d’espèces différentes flottent entre deux eaux dans tous nos océans.

Et cette manne nutritive représente la base de l’alimentation de nombre de nos animaux marins comme les grands cétacés, les manchots, les oiseaux marins, les phoques ou encore certaines espèces de poissons.

Menace sur le krill 

Or, depuis plusieurs années maintenant, ces bancs de krills composés de millions de petits invertébrés sont victimes du réchauffement climatique, de la surpêche et de la consommation excessive par l’Homme de l’huile produite par le krill ; un aliment de plus en plus en vogue.

Or, cette chute du stock global de krill n’est pas sans conséquence sur la vie de nos océans.

Changement de paradigme 

À tel point que cinq grands groupes de pêche ont tout récemment annoncé leur intention d’opter pour une pêche durable et modérée. Cinq entreprises de quatre pays : la Norvège, le Chili, la Corée du Sud et la Chine réunis au sein de l’Association des Pêcheurs Responsables du Krill (ARK) ont récemment signé un accord qui les contraint à cesser de pêcher le krill au sein de zones côtières sensibles, du côté de l’Antarctique.

Cette initiative bienvenue de la part de ces industriels de la pêche (qui représentent à eux seuls 85% de la pêche au krill sur le globe) a évidemment été encouragée par les écologistes de tout bord :

« Il s’agit d’une réponse courageuse et progressiste de la part de ces entreprises et nous espérons qu’elles seront imitées par le reste de l’industrie », a ainsi dit Phil Vine, porte-parole de la célèbre ONG Greenpeace. « L’élan pour protéger les eaux de l’Antarctique et la faune sauvage fait boule de neige. »

Trop tard ? 

Néanmoins, si de nombreuses associations tirent la sonnette d’alarme au sujet des stocks de krill dans nos océans, la protection de ces bancs de minuscules crevettes tarde à se mettre en place, tant le sujet peine à fédérer les opinions.

Depuis 2009 maintenant, les pays membres de la Commission pour la Conservation de la Faune et de la Flore Marines de l’Antarctique (CCAMLR) réfléchissent à la création de vastes aires océaniques strictement protégées au sein de l’océan Antarctique… sans qu’aucune action concrète ne voit vraiment le jour.

Ainsi dans le courant de l’année 2017, l’Australie et la France avaient porté le projet de la création d’un sanctuaire d’un million de kilomètres carrés, en vain. La Russie et la Chine avaient fait barrage à ce projet, étant donné qu’ils font partie des deux plus grands pêcheurs de ces minuscules crevettes.

Il reste à espérer que cette initiative de la part des 5 plus grandes entreprises de pêche au krill permettra d’inverser la tendance et préserver ces stocks invisibles mais essentiels à la bonne santé de nos océans. La vie de nombreux animaux marins en dépend…

Source : Oh my Mag – Publié le 12 juillet 2018
Photo de une : Wikimedia

 

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