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Parole d’expert. Crème solaire : l’ennemi invisible des océans

À en croire l’association Surfrider Fondation, 8,8 litres de crème solaire se déverseraient chaque seconde dans l’océan. Un phénomène de plus en plus préoccupant et qui n’est sans doute pas neutre pour l’environnement.

À force de campagnes d’information de santé publique sur les bienfaits de l’utilisation des crèmes solaires, on en aurait presque oublié que cette pratique pouvait avoir un impact sur notre environnement et plus particulièrement sur les océans.

6 000 tonnes de résidus de crèmes solaires 

Le constat est pourtant sans appel : 25 % de la quantité de crème étalée sur le corps d’un baigneur se diluerait au bout de 20 minutes de trempette. Et si on considère que chaque année, ce sont 16 à 25 000 tonnes de crème qui sont utilisées dans les régions tropicales, le résultat est sans appel : 4 000 à 6 000 tonnes de résidus de crèmes solaires se déposeraient chaque année sur les massifs coralliens.

Une menace invisible qui inquiète les autorités et pousse de nombreux états à l’instar d’Hawaï, en mai dernier, à se doter d’un nouvel arsenal législatif qui leur permettra d’interdire définitivement à partir du 1er janvier 2021, les produits contenant de l’oxybenzone et l’octinoxate. Ces deux substances chimiques sont, en effet, très nocives et accéléreraient le blanchiment et la dégradation des récifs. Lesquels sont déjà très affectés par le réchauffement climatique !

Du phytoplancton au poisson, toute la chaîne est touchée

Sans parler des incidences sur l’ensemble de la ressource halieutique. En 2015, une étude publiée dans la revue américaine Archives of Environmental Contamination and Toxicology démontrait ainsi que certains composants utilisés dans les crèmes solaires pouvaient perturber la reproduction de certaines espèces marines.

De son côté, David Sánchez-Quiles, doctorant à l’Institut méditerranéen des études avancées en Espagne, a mis en évidence que le peroxyde d’hydrogène (nanoparticule qui se forme au contact de l’eau et de la crème solaire) « pouvait inhiber la croissance du phytoplancton, de minuscules plantes qui sont à la base de nombreuses chaînes alimentaires de l’océan. »

Privilégiez les crèmes à base de composants naturels

Bref, une menace globale… Très loin d’être endiguée si l’on considère que l’utilisation de crèmes solaires a augmenté de 5 à 10 % ces dernières années !

Seules solutions : privilégier les crèmes certifiées à base de composants naturels, s’exposer le moins possible et rester à l’ombre et utiliser pour la baignade des combinaisons adaptées.

Source : Ouest-France – Publié le 13 juillet 2018
Photo de une : Pixabay

Voir aussi : 

5 notions éco-citoyennes pour protéger l’Océan & les Cétacés…

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