Réseau-Cétacés

L’IA de Google écoute le chant des baleines pour les protéger

Google et un groupe de cétologues ont entrepris d’exploiter plusieurs années d’enregistrements sous-marins.

Leur objectif : créer un modèle d’apprentissage automatique capable de détecter les chants de baleines à bosse. Ceci va permettre de mieux suivre les déplacements des cétacés et de les protéger, notamment contre les risques de collision avec les navires.

Quel est le rapport entre les baleines à bosse et Google ? Les vocalises ! Le géant californien pense pouvoir mieux les protéger en les identifiant grâce à leur chant en faisant appel à l’intelligence artificielle (IA). Pour cela, Google s’est associé avec la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique, pour développer un outil d’analyse inédit.

Il s’appuie sur plus de 170.000 heures d’enregistrements sous-marins effectués par la NOAA depuis 2005 sur 12 sites dans l’océan Pacifique. Ces données contiennent de précieux renseignements sur les habitudes des baleines qui pourraient permettre d’identifier les zones sensibles. Car, comme le rappelle Google, l’enchevêtrement dans les engins de pêche et les collisions avec les navires font partie des principales causes de mortalité, non naturelles, chez les baleines (et bien d’autres mammifères marins d’ailleurs). Problème : l’analyse audio de ces échantillons prendrait pas loin d’une vingtaine d’années.

Un réseau neuronal profond

C’est là que Google entre en jeu avec un réseau neuronal profond qui identifie automatiquement les espèces de baleines grâce à leurs chants. Pour entraîner un algorithme, ses ingénieurs ont d’abord converti les échantillons sonores en représentations visuelles, sous forme de spectrogrammes. Ces derniers ont ensuite été annotés pour identifier chaque espèce de baleines. Le réseau neuronal a été nourri de ces données afin d’apprendre à identifier chaque chant. Grâce à cet outil, il a été possible de recréer le parcours des baleines à bosse et de déterminer les zones où il est le plus probable de les rencontrer. Avec de telles informations, il serait possible d’avertir les navires croisant dans ces parages pour éviter les collisions ou les accidents de pêche.

Google pense même que son IA pourrait aider à la compréhension des baleines à bosse en suivant les évolutions dans leurs zones de reproduction, voies de migration et même de leur chant, sur plusieurs années. La technologie sera appliquée à d’autres espèces de baleines et de cétacés, notamment les orques résidentes du Sud qui font partie des espèces menacées.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du programme AI for Social Good dans lequel Google a regroupé tous ses travaux de recherche et projets d’intelligence artificielle aux services de causes environnementales et sociales. Le géant californien vient par ailleurs de lancer un concours nommé Google AI Impact Challenge doté d’une enveloppe de 25 millions de dollars. Il récompensera une sélection de projets d’organisations à but non lucratif, universités ou entreprises mettant l’IA au service de défis sociétaux ayant une finalité de bienfaisance.

Ce qu’il faut retenir

Source : Futura-Sciences – Publié le 31 octobre 2018
Vidéo de une : Youtube

 

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