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Dans les profondeurs du Pacifique, l’océan se refroidit naturellement

Dans les profondeurs de l’océan Pacifique, les températures chutent en dépit du réchauffement climatique. Il s’agit là de l’effet d’un refroidissement vieux de près d’un demi-millénaire.

Alors que la température des océans continue d’augmenter du fait du réchauffement climatique, la tendance semble en aller autrement dans les profondeurs du Pacifique. Ses eaux seraient en effet en train de refroidir, non pas suite aux efforts des Hommes pour endiguer la production de gaz à effet de serre, mais plutôt à cause d’un phénomène climatique qui trouve sa source au XVIème siècle.

Un climat changeant

 « Le climat change à travers les époques », souligne Peter Huybers, co-auteur de l’étude parue dans la revue Science. « Nous connaissons très bien certaines périodes comme le Petit Âge glaciaire et l’optimum climatique médiéval. Notre but a été de développer un modèle de la façon dont les propriétés à l’intérieur de l’océan répondent aux changements du climat de surface ».

On situe le Petit Âge glaciaire entre 1550 et 1850. Durant ces trois siècles, le climat se serait refroidi localement pour des raisons encore méconnues. Les régions affectées auraient été étendues et nombreuses, et auraient inclus l’océan Pacifique. Les eaux océaniques, au contact d’une atmosphère plus froide, auraient ainsi perdu une part de leur chaleur.

Voyage vers les profondeurs

La circulation de l’océan Pacifique suit un cycle particulièrement long. Une fois que l’eau a sombré vers les profondeurs, elle est isolée de l’atmosphère pour huit à quatorze siècles. À mesure qu’elles poursuivent leur descente, les eaux du Petit Âge glaciaire continueraient donc de refroidir, à la suite des eaux plus chaudes de l’optimum climatique médiéval.

Durant leur étude, les chercheurs ont mesuré, sans surprise hélas, un réchauffement des eaux de surface. Toutefois, entre 1,8 et 2,6 kilomètres de profondeur, les relevés indiquent bien une chute des températures de l’océan (de 0,02 à 0,08°C).

« Ces résultats encouragent à mieux comprendre les causes de l’optimum climatique médiéval et du Petit Âge glaciaire, afin de former une meilleure compréhension des tendances de réchauffement actuelles ».

Source : MaxiSciences – Publié le 9 janvier 2019
Photo de une : Pixabay

 

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