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Dauphins échoués : des mesures pour lutter contre une hécatombe record

Le ministre de l’Écologie a annoncé ce vendredi des moyens renforcés pour éviter que les dauphins meurent à cause des filets de pêche.

Dans le cadre de ses fonctions, c’est sans doute la première fois que François de Rugy assistait vendredi à une autopsie. L’opération a eu lieu lors de sa visite de l’observatoire Pelagis à La Rochelle (Charente-Maritime). Les responsables de ce centre de recherches sur les mammifères et oiseaux marins ont exposé au ministre le cadavre d’un dauphin à la nageoire caudale coupée. « La signature d’une prise dans un filet de pêche », précise le président de l’association Ré Nature Environnement, Dominique Chevillon, présent sur place.

Des cadavres comme celui-ci, Pelagis en a comptabilisé pas moins de 1100 échoués depuis fin janvier sur les côtes françaises, principalement en Vendée, Charente-Maritime et Gironde. « Sachant que cinq fois plus sont morts en mer et ont coulé, cela représente au moins 5500 cétacés tués en deux mois, ce qui est un record absolu depuis quarante ans », s’alarme Dominique Chevillon.

Si François de Rugy s’est déplacé à La Rochelle, c’est justement pour annoncer un renforcement des moyens (en particulier 100 000 euros de dotation de l’État supplémentaire à Pelagis) afin d’éviter ces échouages massifs, essentiellement dus à la capture des dauphins dans des filets de pêche. « Aujourd’hui, la principale mesure pour lutter contre l’hécatombe, ce sont les pingers, ces répulsifs sonores qui effarouchent les dauphins », a souligné le ministre de l’Écologie.

Des sanctuaires marins ?

Si certains navires français en sont équipés, tous n’ont pas investi dans ce dispositif électronique. Et François de Rugy souhaiterait « un accord européen » avec les flottilles étrangères, notamment les bateaux espagnols qui pêchent dans le golfe de Gascogne. « Je veux aussi que l’on regarde les avantages et les inconvénients des sanctuaires marins », a ajouté le ministre de l’Écologie. « En Amérique du Nord, il y a ponctuellement des fermetures de zones de pêche pendant un certain temps pour permettre aux cétacés de se reconstituer en paix », détaille Dominique Chevillon.

« On le sait, les captures dans les filets de pêche sont la première cause de mortalité des mammifères marins et la première menace sur leur survie », affirme Lamya Essemlali, la présidente de l’ONG Sea Shepherd France. Les patrons de chalutiers pélagiques français équipés de pingers affirment avoir réduit de 60 % leurs captures accidentelles de dauphins grâce à ces boîtiers.

« Dans ce dossier, tout reste à faire, estime Dominique Chevillon. Même si ces annonces vont dans le bon sens, nous ne vivrons pas de simples déclarations mais de résultats, car les dauphins sont des espèces protégées et en voir autant mourir sur nos plages est inacceptable ».

Source : Le Parisien – Publié le 22 mars 2019
Photo de une : Bruno – Correspondant Océanopolis et Observatoire Pelagis

 

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