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Canada : baisse du nombre de rorquals communs dans le Saint-Laurent

Des travaux menés à la Station de recherche des îles Mingan démontrent que la population de rorquals du nord du golfe du Saint-Laurent, évaluée jusqu’en 2010 à 335 baleines, aurait perdu, depuis, plus d’une quarantaine d’individus.

Les observations à l’origine de ce constat proviennent principalement du détroit de Jacques-Cartier, situé entre les îles Mingan et l’île d’Anticosti.

Chercheur et directeur de la Station de recherche des îles Mingan, Richard Sears estime que la situation dans ce secteur peut être vue comme un indice de ce qui se passe ailleurs dans le Saint-Laurent.

Depuis une quarantaine d’années, les chercheurs de la Station de recherche des îles Mingan utilisent la photographie pour identifier les baleines qui fréquentent le secteur. Ce catalogue a servi de base à la recherche.

Les données ont aussi été corroborées par d’autres observations réalisées dans l’estuaire du Saint-Laurent et de la Gaspésie.

« On reconnaît des animaux entre la Gaspésie et le détroit de Jacques-Cartier, la même chose entre l’estuaire et le détroit de Jacques-Cartier. Ça peut refléter assez bien ce qui se passe dans le nord-ouest du Saint-Laurent », indique Richard Sears.

La baisse pourrait s’expliquer, selon le biologiste, par une combinaison de changements, notamment climatiques, qui entraînent une diminution de nourriture.

Collisions et empêtrements

Toutefois, les chercheurs ont aussi observé qu’ils avaient grandement sous-estimé l’impact de la navigation et de la pêche sur les baleines.

Jusqu’à récemment, les chercheurs estimaient qu’environ 15 % des rorquals communs et des rorquals bleus avaient été blessés par des navires ou des engins de pêche.

L’utilisation des drones l’an dernier pour observer les baleines a fait grimper ce chiffre à plus de 50 %.

« Le problème pour les rorquals communs et les rorquals bleus, c’est que souvent, ces animaux, quand ils sont frappés par un navire, vont couler contrairement aux baleines franches ou baleines noires qui vont flotter à la surface », explique Richard Sears.

L’observation par drone a permis de constater que les rorquals du Saint-Laurent portent énormément de cicatrices sur leur dorsale.

Même si la situation globale du rorqual commun dans l’Atlantique Nord semble s’améliorer, cette baleine est classée comme espèce préoccupante selon la Loi sur les espèces en péril du Canada.

Source : Radio-Canada – Publié le 06 avril 2019
Photo de une : Wikimedia

 

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