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Canada – Un béluga se serait empalé sur un pieu

L’analyse préliminaire de la carcasse de l’énorme béluga retrouvé échoué sur les berges de Saint-Ulric laisse croire qu’il serait mort après avoir eu l’œil crevé par un pieu de bois. 

Des examens plus approfondis devront être effectués, mais il s’agit de l’hypothèse la plus plausible pour expliquer la mort de l’un des plus gros bélugas qui se soient échoués en 30 ans – il mesurait tout près de cinq mètres. Il a été retrouvé le 18 juin dernier sur les rives de Saint-Ulric, près de Matane, dans le Bas-Saint-Laurent.

«Ce n’est pas un animal qui semblait en mauvais état de chair, il n’avait pas maigri. Ces animaux utilisent l’écholocalisation pour se déplacer et le fait d’avoir une blessure importante au niveau de la tête, comme ça, a peut-être fait en sorte qu’il s’est retrouvé à s’échouer parce que son système de guidage était déficient», a expliqué Stéphane Lair, professeur à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, qui a effectué la nécropsie.

Le morceau de pieu retrouvé dans la tête du béluga a apparemment été façonné par l’homme, le bout étant taillé de façon à présenter quatre faces égales.

Il pourrait s’agir d’un outil pour la pêche à fascine, une méthode de pêche traditionnelle d’autrefois, ou pour la pêche au filet, pour l’anguille. Le pieu pourrait aussi provenir d’un quai.

Là encore, des investigations plus poussées seront effectuées de concert avec des spécialistes pour vérifier cette théorie, puisqu’on ignore à quel moment le morceau de bois aurait pu être façonné.

Empalé

Selon M. Lair, le béluga se serait carrément empalé sur le pieu et il ne l’aurait pas croisé flottant dans l’eau.

«Ce qui est surprenant, c’est de voir comment il [le morceau] avait pénétré profondément, ce qui fait penser que ce n’était pas juste un bout de bois qui flottait. Il était probablement accroché après quelque chose, après une structure, et l’animal s’est comme un peu empalé dessus», pense Stéphane Lair.

En 30 ans, les spécialistes n’ont enregistré que deux cas de béluga mort à la suite d’une interaction fatale avec des engins de pêche.

Cette cause de décès est plutôt rare chez le béluga, entre autres parce qu’il n’y a pas beaucoup d’activités de pêche dans les endroits où les bélugas se trouvent.

«Aussi, les grosses baleines se prennent dans les cordes parce qu’elles ouvrent la bouche très grand, pour prendre une grande bouchée de poissons. Le béluga ne fait pas ça», indique M. Lair.

Source : journaldequebec.com, le 03.07.19
Photo : Robert Myette

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