Réseau-Cétacés

Sauver les baleines, c’est sauver la planète

Le Fonds monétaire international (FMI), en collaboration avec la Great Whale Conservancy, vient de publier un rapport étonnant. Des chercheurs ont en effet tenté de chiffrer la contribution des baleines dans la lutte contre le changement climatique.

L’importance des baleines

Les baleines occupent une place dans le réseau alimentaire marin, participant ainsi à l’équilibre de l’écosystème. Une fois nourris, ces grands mammifères retournent en effet des quantités folles de nutriments dans des zones qui en manquent. Sur le chemin de leurs grandes migrations, par exemple. Contrairement aux excréments de poissons, qui s’enfoncent au fond de l’océan, ceux des baleines, riches en fer et en azote, flottent en effet à la surface, nourrissant le phytoplancton. À leur tour, ces algues puisent une partie du carbone contenu dans l’atmosphère. Le gaz à effet de serre est ensuite entraîné au fond de l’eau lorsque les algues meurent.

C’est ainsi que les baleines, qu’elles évoluent en surface ou plus en profondeur, participent à la capture du carbone. En déversant de l’engrais dans les océans. Rappelons que le phytoplancton absorbe environ 37 milliards de tonnes par an, soit environ 40 % de tout le CO2 produit. Cela équivaut à la quantité de CO2 capturée par 1 700 milliards d’arbres. Étant donné l’importance du processus, une équipe d’économistes a récemment tenté de chiffrer la contribution des baleines dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Une valeur cumulée de plus de 1 000 milliards de dollars

Il ressort de ce rapport qu’une baleine moyenne contribue à une hauteur d’environ 2 millions de dollars (1,8 million d’euros) aux services écosystémiques mondiaux. Notons que cette valeur prend également en compte le rôle joué par les baleines dans l’augmentation des stocks de poissons et le tourisme. Ce qui, en prenant en compte tous les cétacés de la planète, nous amène à une valeur cumulée supérieure à mille milliards de dollars (environ 900 milliards d’euros).

Les sauver permet de lutter contre le réchauffement climatique

Au regard de ces résultats, « la valeur des fonctions assurées par les baleines au sein du système océanique/terrestre (…) devrait être intégrée dans l’évaluation du coût lié à leur protection », estime le FMI. « Ce rapport indique clairement que le rétablissement des effectifs de grandes baleines est un levier important de renforcement du potentiel de piégeage du carbone de l’océan, mais aussi d’amélioration de la santé de ce dernier et de sa capacité à produire de l’oxygène, ajoute Michael Fishbach, directeur du Great Whale Conservancy. Sauver les baleines contribue à sauver la planète, c’est aussi simple que cela ».

Des propos partagés par Ralph Chami, directeur adjoint du FMI, qui souligne le rôle “irremplaçable” des baleines dans la réduction des effets du changement climatique. En ce sens, « leur survie devrait (…) être intégrée aux objectifs de l’ensemble des signataires de l’accord de Paris sur le climat ».

Décimées au cours du siècle dernier, les populations de baleines commencent à se reconstituer depuis quelques décennies. Malgré tout, nous sommes encore loin de pouvoir rétablir complètement les effectifs passés. Compte tenu du rôle de ces grands mammifères dans les océans, qui jusqu’à présent a été sous-estimé, des mesures de protection supplémentaires doivent donc s’appliquer. D’une part parce que ces animaux sont de véritables merveilles de la nature. Mais aussi, accessoirement, parce qu’ils sont de véritables alliés dans notre lutte face aux changements climatiques.

Source : sciencepost.fr, le 22.09.19
Photo : Buiobuione – commons.wikimedia.org

 

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