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Le député Loïc Dombreval suggère d’interdire la captivité d’animaux sauvages d’ici cinq à dix ans

A l’heure où l’ours de foire Mischa vient de mourir dans l’Eure-et-Loir, après avoir été exploité dans des conditions sanitaires déplorables, le député LREM azuréen Loïc Dombreval n’y va pas par quatre chemins: « Depuis le début du quinquennat, rien n’a été fait pour améliorer les conditions de vie des animaux sauvages en captivité. »

Le parlementaire sait de quoi il parle, puisqu’il préside le groupe d’étude sur la condition animale à l’Assemblée. 

« C’est un sujet qui fait forcément l’objet de quelques ricanements, quand il y a par ailleurs tant d’autres dossiers plus cruciaux à régler. Mais cela ne doit pas empêcher ces questions-là d’être traitées elles aussi », souligne-t-il.

Les choses sont d’ailleurs en train de changer, à mesure d’une sensibilité grandissante à la souffrance animale.

« Aux européennes, le Parti animaliste, avec 2,2 % des voix, a fait presque aussi bien que l’UDI ou le PCF, remarque Loïc Dombreval. Et le travail souterrain mené ces deux dernières années va enfin porter ses fruits. La ministre de l’Ecologie, Elisabeth Borne, et celui de l’Agriculture, Didier Guillaume, s’apprêtent à annoncer des mesures dans les semaines à venir. »

Sous la présidence de François de Rugy, quatre groupes de travail ont été mis en place à l’Assemblée, concernant les delphinariums, les parcs zoologiques, les animaux élevés pour leurs fourrures et les cirques.

« J’imagine mal une absence de décisions radicales de la ministre à la sortie. La seule vraie question est de savoir dans quels délais et par quelles méthodes on finira par interdire la captivité d’animaux sauvages en France. »

Un délai de cinq à dix ans suggéré

Pour sa part, Loïc Dombreval préconise de « mettre un terme à la présence d’animaux sauvages captifs dans les delphinariums, les cirques et d’interdire l’élevage des visons pour leur fourrure, qui se pratique dans des conditions de salubrité immondes, dans un délai modulable de cinq à dix ans  ».

Cela, pour permettre le renouvellement des activités concernées, sans mettre en péril trop d’emplois. « Ces gens-là s’occupent des animaux comme ils peuvent, ils le font souvent bien, mais ces pratiques disparaissent les unes après les autres dans les pays européens. Il faut réfléchir à la reconversion des sites et des personnels, les accompagner. Ce sont des implications lourdes, on ne peut pas tout interdire brutalement. »

Les orques en priorité 

Le député jauge toutefois qu’on pourrait « aller plus vite pour les orques, dont ceux du Marineland d’Antibes, peu nombreux, afin de lancer un signal fort ».

A l’inverse, note-t-il, « on ne peut asphyxier du jour au lendemain des cirques qui peinent déjà à joindre les deux bouts. Il faut les aider à se transformer et, d’abord, travailler par espèces: il est ahurissant de voir des hippopotames dans des cirques! »

Concernant enfin les parcs zoologiques, Loïc Dombreval suggère de « commencer par faire mieux respecter la législation existante en matière de liberté des animaux, de cadre de vie et de réintroduction des espèces ».

Source : Nice Matin – Publié le 13.11.2019
Photo de une : Wikipedia

Voir à ce sujet :

Elisabeth Borne présentera cet automne un plan d’action pour le bien-être de la faune sauvage captive

 

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