Réseau-Cétacés

Dauphins échoués sur la côte atlantique : le gouvernement veut des répulsifs acoustiques sur les filets

As I was walking in the area of mile marker 226 I saw a fin sticking up from the sargassum. Walking over to investigate, I found that it was a stranded Spinner Dolphin. (Well, to be honest, I saw that it was a stranded dolphin, I was informed later that it was a Spinner.)

Le gouvernement a adopté un plan de protection des cétacés, prévoyant notamment l’installation dès l’année prochaine de répulsifs acoustiques sur les filets de pêche pour éviter que les dauphins se prennent dedans. 

C’est une mesure engagée pour répondre aux échouages à répétition sur les côtes atlantiques ces dernières années. Le gouvernement vient d’adopter un plan de protection des cétacés, prévoyant notamment l’installation de répulsifs acoustiques sur les filets de pêche pour éviter que les dauphins se prennent dedans. La mesure entrera en vigueur dès l’année prochaine a précisé Matignon, à l’issue du 3e comité interministériel de la mer (CIMER) depuis 2017, chargé de fixer les orientations de l’action gouvernementale dans tous les domaines de l’activité maritime.

« Les engins de pêche devront être munis de dispositifs de dissuasion acoustique pour éviter les captures accidentelles dans le Golfe de Gascogne ». Communiqué de Matignon

Les échouages de dauphins sur la côte atlantique ont lieu l’hiver, de janvier à mars. Des centaines de dauphins et marsouins dont 70% à 80% présentent selon les spécialistes des lésions compatibles avec une prise dans des filets de pêche. Matignon part du principe que « l’installation de ‘pingers’, dispositifs acoustiques pour les tenir éloignés, a drastiquement réduit lors de tests ces prises accidentelles, sans incidence sur celles de poissons ».

Un dispositif déjà existant

« Cela concerne une toute petite partie des pêcheurs, une quinzaine de chalutiers durant cette période » explique Olivier van Canneyt, de l’Observatoire PELAGIS qui rassemble les programmes d’observation et d’expertise sur la conservation des populations de mammifères, basé à La Rochelle. « Certains sont déjà équipés. Avec la généralisation, on peut espérer une réduction de 60% des captures pour cette pratique de pêche-là ».

Mais il y a toute la flottille des fileyeurs, probablement 300 bateaux dans le Golfe de Gascogne à cette période de l’année.

« Le problème est plus diffus. Ce serait des dizaines de milliers de kilomètres de filets à équiper… on ne peut pas. Avec cette pratique, il y a peu de captures par navire mais beaucoup de bateaux… ».

Les spécialistes de ce laboratoire du CNRS rochelais assurent le recensement de ces échouages. Environ 800 recensés en 2019.

La contestation de Sea Sheperd

Le dispositif revient régulièrement dans les discutions depuis une quinzaine d’années. C’est ce que souligne Sea Shepherd France, qui concentre son action sur la défense du milieu marin. L’association, par la voix de Lamya Essemlali, Présidente de Sea Shepherd France, est dubitative :

« Le premier ministre a-t-il seulement conscience qu’en plus des chalutiers, des centaines de navires fileyeurs et de nombreux senneurs sont potentiellement impliqués dans les captures de dauphins ?? Mis bout à bout, ce sont des milliers de kilomètres de filets qui sont déployés chaque jour dans le Golfe de Gascogne. S’il s’agit de tous les équiper en répulsifs acoustiques, la pollution sonore de cette partie d’océan deviendra intenable pour toute la vie marine. »

Autre constat, à cette période précise, les dauphins sont sur zone pour se nourrir.

« Les répulsifs acoustiques ne sont ni plus ni moins qu’un moyen d’éloigner les dauphins de leur zone de nourrissage pour nous laisser le loisir de prendre tout le poisson. En faisant cela, nous compromettons encore davantage leurs chances de survie ».

Sea Shepherd dresse un constat accablant :

« Ces trois dernières années, le nombre de dauphins tués explose littéralement dans le golfe de Gascogne avec chaque nouvelle année plus macabre que la précédente. 2019 bat tous les records de dauphins tués depuis 30 ans. » Lamya Essemlali

Par ailleurs, le plan prévoit également une interdiction « d’approcher les cétacés à moins de 100 mètres dans les zones protégées ».

Source : France 3 Régions – Publié le 12.12.19
Photo de une : Flickr

 

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