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France ~ Sea Shepherd dénonce le dépeçage de dauphin dans le but d’être mangé

Dans un post Facebook, l’ONG Sea Shepherd fait état d’un dauphin retrouvé mort dépecé sur une plage de La Torche dans le Finistère ce dimanche 12 janvier. Une nouvelle preuve pour l’association que l’on continue de découper ces mammifères marins dans le but de les manger.

Après la découverte ce dimanche après-midi d’un dauphin mutilé, éviscéré, échoué sur une plage de La Torche dans le sud Finistère, l’antenne France de l’ONG (Organisation non gouvernementale) Sea Shepherd, a décidé de poster ce lundi sur Facebook les photos de l’animal. L’ONG dénonce ainsi le fait que le mammifère marin a « été dépecé pour être mangé », expliquant que « des recettes de ‘dauphin piqué à l’ail » circulent dans le milieu de la pêche ». « Un secret de polichinelle » ajoute l’ONG.

Sea Shepherd (« Berger de la mer »), créée par Paul Watson en 1977, se bat entre autres depuis les années 70 pour la défense des requins, dauphins et autres baleines, des espèces protégées.

Une pratique connue

Contactée, Lamya Essemlali, la présidente de Sea Shepherd France, précise que l’association a voulu ainsi dénoncer cette pratique et qu’elle avait recueilli, de manière anonyme, plusieurs témoignages de pêcheurs français, parlant de « recettes bien connues » à base de chair de dauphin.

Pour la défenseure des animaux, il ne serait pas rare que sur des bateaux de pêche, des marins étrangers et français dépècent des dauphins pris dans les filets pour en récupérer la chair en vue de la manger. Elle ajoute même que « certains dauphins seraient même la cible de tirs au fusil ».

Pour Sami Hassani, ancien chef du service « mammifères marins » à Océanopolis et directeur de l’association de Conservation des mammifères marins de Bretagne, il arrive une ou deux fois par an en Bretagne que l’on découvre le cadavre d’un dauphin avec la chair prélevée. Celui qui est aussi membre de l’Observatoire Pélagis a eu connaissance de la découverte du spécimen découvert dimanche à La Torche. Pour lui, il n’y a aucun doute sur le fait que l’animal a été découpé pour y prélever sa chair : « la découpe est nette et ce sont les muscles dorsaux qui ont été enlevés ».

Pour le scientifique, le scénario le plus plausible serait celui d’un dauphin capturé accidentellement dans un filet. Il aurait ensuite été dépecé par des marins amateurs de cette chair ou découpé pour d’autres amateurs et rejeté par la suite en mer avant de venir s’échouer sur la plage bretonne. Cela pourrait s’être déroulé au large sur un bateau français ou étranger selon lui. Mais l’ONG Sea Shepherd privilégie la piste d’un bateau français, arguant que la carcasse étant encore fraîche, le méfait se serait déroulé dans les eaux françaises.

Une pratique courante avant 1970

Selon Sami Hassani, la pratique était courante jusque dans les années 70, car jusqu’alors, il était autorisé de manger du dauphin, des « steaks de dauphins » étant proposés dans les poissonneries. Il aura fallu le premier arrêté de protection des cétacés interdisant « de détruire, de poursuivre ou de capturer, par quelque procédé que ce soit même sans intention de les tuer, les mammifères marins de la famille des delphinidés (dauphins et marsouins) » pour que la « viande  » de dauphin disparaisse des étals. Toujours selon le scientifique, la pratique était même très répandue en Europe depuis le Moyen Age, la chair du dauphin étant consommé pour le Carème, sa chair étant considérée comme du poisson.

Le spécialiste rappelle qu’il est interdit par la loi de détenir ou de prélever tout ou partie d’une espèce protégée.

Source : france3-regions.francetvinfo.fr, le 13.01.2020
Photo de Une : Sea Shepherd

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