Des chercheurs rimouskois du Centre interdisciplinaire de développement en cartographie des océans (CIDCO) ont créé des algorithmes intelligents capables de détecter des engins de pêche perdus au fond des océans.
Grâce à des images acoustiques, issues de sonars à haute-précision, ces algorithmes permettent de repérer et cartographier les déchets de pêche tels que des filets, cordages, casiers et autres éléments représentant un danger pour les espèces marines. Les résultats des recherches menées par Guillaume Labbé-Morissette et Sylvain Gautier seront publiés dans le prestigieux Journal Of Ocean Technology. Elles seront ensuite intégrées dans des véhicules autonomes afin de couvrir rapidement de grandes surfaces et ainsi faciliter le retrait de ces dangers pour la faune aquatique.
L’équipe du CIDCO travaillera en partenariat avec les chercheurs du centre Mérinov et de l’Institut technologique de maintenance industrielle afin d’exploiter cette technologie au sein d’une technique unique au monde, consistant à la détection et au retrait des déchets marins des zones de pêche. Ce procédé vise à éliminer la menace auprès d’espèces marines en péril, dont les baleines noires. « Il est estimé que des millions de tonnes d’engins et accessoires de pêche perdus ou abandonnés parsèment les fonds marins et continuent leurs activités de pêche de façon non supervisée », affirme le CIDCO.
Impacts environnementaux et économiques
L’initiative s’inscrit dans le cadre d’un grand chantier financé par Pêches et Océans Canada, qui consiste à trouver des solutions pratiques à la problématique des espèces menacées par les déchets issus des activités de pêche commerciale. La présence de ces déchets entraîne des conséquences sur l’ensemble de la chaîne de valeur des pêcheries. Le CIDCO ajoute que des études révèlent que les fermetures des zones de pêche liées aux baleines noires entraînent des pertes de plusieurs millions de dollars aux pêcheurs. Ce manque à gagner a un effet auprès des industries secondaires telles que les usines de transformation des produits de la mer. Les répercussions se font également sentir jusqu’à l’industrie touristique et aux exportations, qui dépendent de l’offre de produits de la mer.
Source : lavantage.qc.ca, le 06.02.2020
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